On dirait que quelqu'un l'a embrassé avec une paire de pioches
Réalisation : Dan Curtis
Pays : États-Unis
Année : 1977
Durée : 94 minutes
Imdb : tt0075900
Le détective privé Mark Higbie (Anthony Franciosa) enquête sur une série de meurtres commis de manière curieuse. Les victimes, toutes de sexe masculin, sont retrouvées vidées de leur sang, avec de profonds trous dans la poitrine et parfois enroulé dans du fil de soie. Malgré les réticences de la Police, Higbie continue ses investigations qui l'amènent sur la légende de la veuve noire ; une femme qui, sous le coup d'une malédiction, se transforme en araignée géante les nuits de pleine lune. (Affiche visualisable en cliquant sur le logo).
Encore un téléfilm bien oldies celui-là, mais le genre de métrage que l'on n'oublie pas lorsqu'on est gosse et que l'on a eut la chance de le voir à la télévision il y a longtemps, très longtemps, dans une galaxie lointaine... bon je m'égare un peu, mais force est de reconnaître que c'est marrant de voir ce que le cerveau peut garder comme souvenirs marquants. On est bien loin du choc qu'a été la diffusion du téléfilm Le Triange du Diable de Sutton Roley. Mais une histoire basée sur une araignée géante, je ne pouvais pas laisser passer ça ! Je ne sais plus avec certitude en quelle année c'est passé la première fois à la télévision (presque certain que c'était en 1978) et je crois bien que c'était sur Antenne 2.
Après la diffusion, le gamin que j'étais a gardé dans sa mémoire les yeux de la brune ténébreuse juste avant sa transformation. Un grand souvenir que j'ai pu revoir tout juste dernièrement ! Et en le revoyant, je me suis rendu compte des acteurs présents. On retrouve avec un grand plaisir Anthony Franciosa (Peter Neal de Ténèbres 5 ans plus tard !) ainsi que Donna Mills (dans l'excellent Play Misty for Me de et avec Clint Eastwood) et aussi Vic Morrow (La Mort au Large). Du joli monde qualifié pour nous immerger dans une légende indienne selon laquelle certaines femmes ayant été victimes d'une morsure d'araignée et ayant été au seuil de la mort seraient par la suite frappées d'une malédiction les transformants en arachnide géante les soirs de pleine lune.
Même pour 1 million je ne jouerai pas ce plan !
Leigh Lockwood, incarnée par Donna Mills et qui s'appellera Hélène dans la version française va faire appel au détective Mark Higbie afin de découvrir qui a tué son fiancé. Le Lieutenant Conti (Vic Morrow) soupçonne de son côté Leigh ainsi que sa soeur Laura (Patty Duke), les deux ayant un passé trouble et le mari de Leigh ayant lui aussi trouvé la mort dans d'étranges conditions quelques années auparavant. De son côté Hegbie sent que la police lui cache des choses et ses découvertes au fil de l'intrigue vont le mener progressivement à prendre conscience du surnaturel de l'affaire. Qui est cette jolie et mystérieuse femme brune nommée Valérie Steffan vue avec chacune des victimes juste avant leur décès ?
La Malédiction de la Veuve Noire (titre français) tire son épingle du jeu grâce à ses acteurs confirmés et impliqués mais surtout grâce au réalisateur Dan Curtis qui focalise son film plus sur l'enquête que sur des effets spéciaux censés en mettre plein la vue. Rien d'étonnant à cela à cause du budget alloué à ce genre de production (téléfilm de la chaîne ABC). Mais n'empêche, le tout est intéressant avec Hegbie et son assistante Flaps (Roz Kelly) toujours entrain de raler mais compétente et utile ainsi que le trio comprenant les deux soeurs Lockwood et leur grand-mère Olga (June Allyson) qui en sait bien plus qu'elle n'en laisse paraître.
Pour ce qui est du côté négatif, le téléfilm est malheureusement bourré de défauts. Nous sommes en 1977 et bien que le réalisateur affiche la créature le moins possible et surtout un maximum dans l'obscurité, le final montre bien les limites de ce que peut faire un téléfilm avec ce genre d'histoire. Puis il y a aussi le moment où la mère des deux soeurs passe par la fenêtre et tombe du dernier étage de la maison. Durant cette scène on ne voit que trop distinctement... la doublure ! Mais ceci ne remet pas en cause les bonnes trouvailles comme la relation sacrément malsaine/perverse entre les deux soeurs : Leigh passant son temps à piquer les hommes de Laura, l'épisode Jeff (Robert Burton) le montrant sans équivoques. Puis aussi l'histoire tragique de la petite Jennifer (Rosanna Locke) qui aura ses répercussions...
Bien conserver la viande avant tout
Ce qui m'a vraiment frappé à la fin de ma nouvelle vision de La Malédiction de la Veuve Noire, c'est que les qualités de ce téléfilm mériteraient vraiment un remake avec les moyens actuels. Quand je pense au nombre de films cultes qui n'en ont absolument pas besoin (d'un remake), je me demande ce que branlent les décideurs des studios lorsque l'on constate le nombre de ces productions anciennes limitées par leur budget mais non dénuées de bonnes idées et qui ne demanderaient que ça ! Vraiment dommage... En attendant, Curse of the Black Widow restera toujours un souvenir indélibile, Valérie Steffan et ses yeux style Le Village des Damnés, c'était trop génial pour le gamin de 7 ans que j'étais.
Plus d'images du téléfilm, c'est ici.