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The Dead... Still Alive !!!
22 février 2012

La petite histoire du film le plus terrifiant de tous les temps

The Exorcist logo

Ah ben tiens, l'occasion de revenir sur l'un des plus grands films foutant les pétoches. Sauf qu'ici point de pellicule, mais des pages, 160 pages de pur bonheur pour tout fan qui se respecte (et moi, je me respecte). C'est en accompagnant ma fille à la médiathèque que je me suis mis à sillonner les différentes allées. Ben oui, plutôt que de l'attendre autant en profiter. Pour en finir, elle est sortie avec 2 livres et moi... 2 livres et 3 dvd ! J'ai comblé ce dont elle avait droit avec sa carte quoi.

Achetez c'est un ordre !Je suis donc tombé sur le petit (mais costaud !) livre "Dans les coulisses de L'Exorciste" (édition augmentée de 2001). Je feuillette rapido et très vite je me rends compte qu'il est très intéressant sur plusieurs points. Je ne compte pas bien évidemment dévoiler tout son contenu si enrichissant mais juste deux ou trois petites choses histoire de donner envie à toute personne lisant ce billet et ne le possédant pas de se le procurer. Après un court prologue nous donnant le contexte du début des années 70, l'auteur Mark Kermode qui est un critique anglais ayant eu la chance de parler avec pour ainsi dire toutes les  personnes impliquées de près ou de loin dans le projet du film L'Exorciste, va nous raconter la véritable histoire source d'inspiration du roman de William Peter Blatty. Nous allons donc en apprendre un petit peu plus sur l'exorcisme dont a fait l'objet un garçon de quatorze ans à Mount Rainier, Maryland, en 1949. Passionnant de bout en bout et cela permettra aussi à l'auteur de nous montrer les grandes différences entre la réalité et le livre de Blatty. Après nous allons avoir les étapes du livre au film avec toujours des informations loin d'être inintéressantes.

Dans tout ce qui va suivre, et je répète que je ne serai pas exhaustif loin de là, nous allons aussi entendre parler du procès intenté par Mercedes MacCambridge (voix du démon) et Eileen Dietz (doublure de Linda Blair et aussi Capitaine Sait-Tout). Mais plus important que le procès, c'est surtout leurs véritables contributions ! William Friedkin racontait à l'époque tout et n'importe quoi (pour l'intérêt du film), et le livre permet de remettre énormément de choses à leur place et aussi de se rendre compte des dommages collatéraux que les propos de Friedkin ont pu faire à Linda Blair par exemple. En effet, soutenir que c'était toujours la jeune actrice à l'écran même pour les scènes les plus dures, il n'en fallait pas plus pour les journalistes de répandre la fausse rumeur de troubles psychologiques de la jeune actrice à cause de son rôle.

Promenade d'anniversaire toujours inéditeA titre personnel ce que je trouve le plus enrichissant dans ce petit livre, petit par la taille mais certainement pas par son contenu, c'est qu'il est aussi consacré en grande partie par le débat entre l'écrivain/scénariste et le réalisateur sur leurs désaccords au sujet du montage de la version cinéma sortie en décembre 1973 aux États-Unis. C'est d'une richesse inouïe et chaque lecteur peut choisir définitivement son camp avec une meilleure connaissance du... pourquoi du parce-que du comment ! Chacun des deux bonhommes expose son point de vue en argumentant. Nous avons aussi et surtout le point de vue du Friedkin de 1973 lors du montage et celui du Friedkin ayant changé d'avis plusieurs années plus tard. Je ne vais pas rappeler ici ce que j'en pense (du moins pas tout), je l'ai déjà fait dans mon article consacré au film. Si celui-ci vous intéresse, c'est toujours consultable ici.

Promenade d'anniversaire photo couleurToutes les scènes y passent ! Même celle qui n'a jamais rejoint la dernière version en date nommé La version que vous n'avez jamais vue, c'est à dire la promenade d'anniversaire de Regan (Linda Blair) et Chris (Ellen Burstyn) faute de bande-son. J'en ai justement profité pour illustrer ce billet par deux images de cette scène, une en noir & blanc et l'autre en couleur visibles toutes les deux dans l'ouvrage dont il est question ici. Plus je lisais et plus mon jugement au sujet de cette version soi-disant "intégrale" se renforçait. Blatty a beau expliquer et se plaindre de choses telles par exemple que le film dans son montage de 1973 ne laisse jamais entendre que quelque chose va mal chez Regan avant la fête de Chris... On voit Regan sourire, rigoler, slalomer parmi les invités... L'instant d'après elle urine sur le tapis. Une fois de plus à titre personnel, c'est justement ça la grande force du montage de 1973, c'est que le spectateur ne sait pas trop quand ça "dégénère" et la surprise est totale ! Contrairement à la version de 2001 qui ne cesse de prendre le spectateur par la main car...

Audition de Linda BlairCar à la lecture complète du livre et à la vue des interventions de William Peter Blatty, on ne peut qu'être navré de la pensée de celui-ci. Je m'explique : Blatty ne cesse de se référer à des personnes n'ayant pas compris le film tel qu'il le voudrait. Mais à force de ne penser qu'à ça, l'écrivain/scénariste se méprend selon moi. En effet, quel intérêt de se torturer pour une minorité de personnes même si celles-ci ont été des proches comme Frank Wells de la Warner ? En effet, lors d'un dîner se même Frank Wells avoue ne pas avoir reconnu une évidence : le fait que c'est Karras qui saute par la fenêtre de lui-même. Pour lui, c'était le démon qui gagne en entraînant Karras à se tuer ! Du n'importe quoi mais n'étant pas le seul à penser une telle idiotie, Blatty n'a pensé qu'à tout faire pour remettre la scène de discussion entre l'inspecteur Kinderman et le père Dyer à la fin du film que Friekin avait enlevée.

The_Exorcist_4

Friedkin : Bon Boulot ! (tu rêves pour ton montage explicatif)
Blatty : On a assuré ! (Je t'aurai à l'usure vieux borné)

Et tout ceci reflète quelque part ce que je reproche à la version de 2001 qui malheureusement semble la seule qui sera éditée à l'avenir. Vouloir à tout prix absolument tout expliquer, faire que tout soit crescendo bref... se comporter comme si on savait que le public est composé majoritairement de crétins et qu'il faut pré-mâcher le travail. Une aberration qui plombe justement la richesse du montage de 1973 où le spectateur avec plus de 2 de QI pouvait remplir les trous par lui-même. Bon allez, j'arrête là et vous conseille fortement la lecture de cette petite bible et vous laisse avec la fin d'un entretien entre William Peter Blatty et William Friedkin s'étant déroulé le 26 mars 1998 au Getty Museum de Los Angeles. Aucun des deux hommes n'avait vu les scènes manquantes exhumées des coffres de la Warner lors de cet entretien. Dommage que les propos qui suivent émanant de la bouche de Friedkin n'aient jamais été tenus jusqu'au bout...

William Friedkin : Sans doute. tu sais, j'ai bien failli à un moment donné tout réintégrer de la manière dont tu l'avis écrit et dont nous l'avions filmé. Mais on n'a pas pu retrouver tous les éléments, notamment en ce qui concerne la bande-son, et il n'est pas question pour moi de faire une restauration partielle. Mais pendant qu'on parlait, j'ai repensé à une anecdote sur le peintre impressionniste français Bonnard, qui a été arrêté vers la fin de sa vie au Louvre alors qu'il retouchait un de ses propres tableaux avec une petite palette et un pinceau. Le garde l'a attrapé, et il hurlait : "Mais je suis Bonnard ! C'est mon tableau !" Et on lui a répondu : "Ce tableau appartient au Louvre. Il est terminé !" Et chaque fois que j'ai été tenté de te donner satisfaction, Bill, ce qui m'a arrêté, c'est ce que le garde a répondu à Bonnard : "Ton tableau est accroché aux murs du Louvre, mon pote. C'est terminé ! Va-t-en..."

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Commentaires
L
Je n'ai vu qu'une partie de la version ciné (en 1998 si je me souviens bien), mais trop jeune j'ai arrêté après 25 min XD. Faudrait que je m'y remette un jour. <br /> <br /> <br /> <br /> c'est toujours très intéressant de tomber sur des ouvrages pareils quand on est fan. Ca apporte des complétement très intéressant et au final, on apprécie d'autant plus l'oeuvre.
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L
Mais bordel, je réalise comment c'est effrayant le nombre de personnes ne connaissant pas la version cinéma :(
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J
Enorme chronique ! Moi qui avais prévu de le revoir prochainement avec des potes et d'en faire la chronique, voici de la matière providentielle qui tombe toute cuite sous mes yeux ! Vais chercher ce livre dans la médiathèque locale, car si il donne les deux camps à propos du remontage du film, ça va vraiment permettre de faire le point (vu que je n'ai pas vu le montage des années 70).
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L
Merci ;) Vais finir par demander des royalties à Mark Kermode :D
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A
pas lu mais très envie de découvrir ce livre, riche en anecdotes passionnantes. En tout cas, ce billet donne très envie d'approfondir le sujet.
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