The Dead... Still Alive !!!

Billets sur le cinéma & la littérature (principalement horreur, épouvante, SF et fantastique).

28 février 2014

Master Arrow Video avec sous-titres français

Opera logo

Allez zou, mon second (et dernier ?) petit boulot pour rendre un film disponible dans les meilleures conditions possibles aux cinéphiles de l'hexagone. Sérieux, même 4 Mouches de Velours Gris est dispo après toutes ces années ! Ben Opera... non toujours pas. Alors hop, je retrousse un petit peu mes manches et le voici visible avec des sous-titres dans la langue de molière.

Opera test

J'explique vite fait comment ça s'est passé. La première étape a été bien évidemment de se procurer le film. Je sais c'est con mais c'est juste pour dire que j'ai mis la main au porte-monnaie de bon coeur pour acquérir la version dvd parue en Angleterre chez l'excellent éditeur Arrow Video. Le jour où en France nous aurons un éditeur de cet acabit... enfin bref, revenons à nos moutons. Donc après m'être déchargé de douze euros je reçois à la vitesse de l'éclair le Graal qui me permettra ce dont il est question aujourd'hui. L'affaire semblait facile mais bien évidemment un petit grain de sable est venu perturber ma petite entreprise (qui ne connaît pas la crise). D'accord ce n'était pas grand chose mais ces satanés sous-titres qui étaient censés être en 25fps ben... étaient en 23,976fps. Pour ceux à qui je semble parler chinois, j'avais besoin de sous-titres PAL et les miens étaient NTSC. Rien de dramatique mais c'est juste que cela m'a pris un petit peu plus de temps car après avoir mis le bon timing, j'ai cherché sur le net des sous-titres anglais en 25fps pour que la correspondance soit exacte. Cela m'a permis de prendre une ligne de dialogue bien détachée en plein milieu du métrage et de décaler les sous-titres français au timing exact. Une fois effectué via l'excellent site Move Your Sub, vérification rapide au début/milieu et fin du film et... bingo dans le mille c'est juste parfait. Donc en attendant qu'un éditeur daigne nous proposer ce film considéré par certains comme le dernier bon film du maître, voici un mkv avec le format respecté 2.35:1, 16/9 en PAL. Pour l'audio le choix proposé est :

- English Dolby Digital 5.1 (redub)

- English Dolby Digital 2.0 stereo (Cannes dub) [piste à privilégier]

- Italian Dolby Digital 2.0 stereo

Le plus important ce sont les sous-titres français qui vous permettront d'apprécier Opera à sa juste valeur. A ce propos, bien que le film est de nationalité italienne, ne pas oublier que la VO c'est la langue anglaise ! Dario Argento : "Je tourne tout en anglais, et je garde toujours la voix de l’acteur ­britannique ou américain". Voilà, au moins c'est clair et vous savez ce qui vous reste à faire lorsque vous visionnez un film de l'ami Dario. Ca fait des plombes que je devais écrire un billet sur Opera mais bon... proposer le film en qualité DVD sans compression avec sous-titres français c'est pas mal non plus hein ?

opera-1987-04-g

Dario Argento : "Le film repose sur le mythe du Macbeth de Verdi, et comme tout le monde dans le show business sait que Macbeth est maudit, on m’avait conseillé de changer d’opéra et de plutôt prendre La Traviata ou autre chose. Mais, je tenais à faire Macbeth et je l’ai fait. Je dois dire que plein de trucs bizarres se sont passés pendant le tournage – j’aurais probablement dû changer d’opéra, après tout. Je me suis disputé avec l’actrice principale tout le long du tournage, mon père est mort, et l’acteur principal a eu un accident de voiture qui l’a empêché de tourner pendant plus d’un mois. Il y a tellement d’autres choses qui nous sont arrivées qu’un des mecs de la production avait apporté un poster sur lequel il notait toutes les ennuis dont on était victimes. À la moitié du tournage, le poster était plein !". J'aime beaucoup ce film qui possède des scènes inoubliables (puis il y a Daria Nicolodi merde) mais aussi et il faut bien le reconnaître des tonnes de choses qui me chiffonnes. La fin du film "à la Phenomena" par exemple pourrait en rebuter plus d'un. Mais la pire peut-être : le manque de crédibilité. Je me suis toujours demandé si c'était à cause de l'écriture ou... de l'actrice principale. Le petit passage tiré d'une interview du réalisateur n'est pas anodin. Alors mauvaise écriture ou mauvaise actrice ? A vous de trancher dans les meilleures conditions possibles !

opera

"J'suis p'tête mauvaise mais où sont les liens put*** ?"

"C'est vrai ça, les liens ? Y en a pas ? Salaud !". Ahem... On se calme les gars, l'upload se fera ce soir (donc toute la nuit) et si tout se passe bien ce sera en ligne demain matin. Mais au moins cela permet une chose : vous mettre au courant et ne pas rater le coche car comme pour Elvira, Mistress of the Dark une fois les liens downs ce sera terminé !

Partie 1 : ici

Partie 2 : ici

Partie 3 : ici

Partie 4 : ici

Partie 5 : ici

Mise à jour grâce à Humungus de Ciné-Bis-Art. Le film avec la piste française inside ! Intéressé ? Hop, rendez-vous sur son blog et plus précidément ici.

P.S : Petite précision, il est bien question ici de la version fully uncut de 1h42m52s et non du montage U.S. de 1h31m30s.

Opera-blog


03 janvier 2012

I was right, I did it this time

4 Mouches de Velours Gris affiche

Réalisation : Dario Argento
Pays : Italie / France
Année : 1971
Durée : 103 minutes
Imdb : tt0066735

Le musicien Roberto Tobias (Michael Brandon), suivi depuis plusieurs jours par un homme mystérieux, décide de le prendre en chasse. Au cours de la dispute qui suit leur rencontre, il le tue accidentellement et un inconnu masqué le prend en photo, l'arme du crime à la main. Cet inconnu va le harceler et le menacer, sans pour autant se livrer à un chantage. Sur les conseils de son ami Diomede (Bud Spencer), surnommé "Dio" (Dieudonné, surnommé Dieu dans la version française), il engage le détective privé Arrosio (Jean-Pierre Marielle). Affiche visualisable en cliquant sur le logo.

Roberto Tobias (Michael Brandon) assasin malgré luiCa y est le voilà, le troisième film de Dario Argento dont l'article aurait du paraître au mois d'août 2011 lorsque je l'avais rematé pour l'occasion mais... la vie quoi. En même temps cela m'aura permis de le revoir une fois de plus hier histoire de me remettre "à fond dedans" comme on dit. Pas la peine de tergiverser, comme pour le très bon Phenomena déjà traité sur le blog, 4 Mouches de Velours Gris (4 Mosche di Velluto Grigio en VO) fait parti des mal-aimés dans la filmographie "des anciens" du maestro italien. A ce titre pour plusieurs raisons que nous allons bien évidemment analyser ensemble... ou pas. En effet rien ne vous oblige à lire la suite après tout. Il faut dire aussi que 4 Mouches de Velours Gris est victime de sa rareté car à ce jour il n'est paru qu'en VHS en France. Mais cela devrait prochainement changer, on verra ça un peu plus tard.

Nina (Mimsy Farmer) et Roberto (Michael Brandon) peu rassuréDernier film de ce que les critiques appellent la trilogie animalière, 4 Mouches de Velours Gris date de 1971. Tiens... comme Le Chat à Neuf Queue. Prolifique le Dario dans ces débuts. Le Chat à Neuf Queue a été tourné de septembre à octobre 1970 et a connu le chemin des salles en Italie le 11 février 1971. Pour sa part 4 Mouches de Velours Gris a été tourné sur une durée de neuf semaines à partir du 12 juillet 1971 pour une sortie cinéma italienne le 17 décembre 1971. Pourquoi un laps de temps si court entre les trois premiers films du réalisateur italien (si on prend aussi en compte L'Oiseau au Plumage de Cristal sortit en février 1970 dans les salles ?). C'est pas compliqué, comme l'a compris le père de Dario en le lui faisant bien comprendre, il faut battre le fer pendant qu'il est encore chaud ! Les deux premiers films ayant été de francs succès, faut continuer de surfer sur la vague quoi.

4 Mouches 4

Le genre de rêve dont on se passerait bien

Sortir un film oui, mais avec qui pour le distribuer ? Titanus qui avait commandité les deux premiers ? L'idée n'était peut-être pas mauvaise mais entre le fait que pendant le tournage de L'Oiseau au Plumage de Cristal les responsables pensaient à changer de réalisateur en cours de route et ajouter à cela qu'ils n'aimaient pas Le Chat à Neuf Queue allant jusqu'à demander à Dario Argento de le remonter... la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Se tourner vers les américains ? Pourquoi pas, qui ne tente rien... et c'est Paramount qui a accepté. Excellente nouvelle à la base mais qui sur la durée ne s'est pas avérée si judicieuse en fait. Je n'ai rien contre Paramount mais c'est quand même eux qui depuis plus de quarante ans (Dieu que le temps passe !) ont bloqué le film. Des problèmes de droits qui ont privé les fans du film sur un support autre que la défunte VHS.

Luigi Cozzi sous le masque, mais qui est réellement l'assasin ?La génèse de 4 Mouches de Velours Gris est plutôt inhabituelle. D'après Luigi Cozzi le co-scénariste (et aussi acteur car c'est lui le tueur qui se cache derrière le masque !), Dario avait le titre du film et... et c'est tout il fallait bâtir autour de ça. Ensuite est arrivée à Dario l'idée du musicien tuant une personne par accident et de fil en aiguille l'intrigue s'est bâtie autour des recherches de meurtres intéressants à mettre en scène. Le coupable ? Il n'a été trouvé qu'à la fin de l'écriture ! C'est d'ailleurs pour cela qu'apparaît aussi en tant que co-scénariste un certain Mario Foglietti. Celui-ci avait proposé un sujet de film au réalisateur qui n'a pas plu à celui-ci. Mais l'idée du meurtrier a par contre été reprise (et c'est bien la seule chose) d'où l'apparition du nom de Mario Foglietti alors que celui-ci n'a en rien participé au scénario du film dont il est question ici.

Nina (Mimsy Farmer) elle aussi très inquièteOui, ce troisième film d'Argento est marquant sur plusieurs points. Car bien qu'à n'en pas douter nous sommes en face d'un giallo, celui-ci va en dérouter plus d'un d'où une certaine impopularité. Cela n'est pas du à la musique car bien que normalement c'est le groupe Deep Purple (Dario avait aussi pensé aux Pink Floyd) qui devait composer la bande originale, le groupe s'est désisté au dernier moment pour cause d'emploi du temps trop chargé. C'est donc une nouvelle fois Ennio Morricone (déjà sur les deux premiers films précédemment cités) qui s'y colle. Mais bon, entre le compositeur et le réalisateur le torchon a plus que brûlé cette fois-ci et les deux hommes ne collaboreront plus ensemble jusqu'en... 1996 avec le Syndrome de Stendhal !

4 Mouches 6

Diomede/Dieu (Bud Spencer) à la recherche de protéines

Non vraiment il n'y a aucun problème au niveau musical, d'ailleurs la musique qui accompagne la dernière scène mythique du film début du spoiler le crash de la voiture fin du spoiler est sublime. Entre parenthèses, cette dernière scène mythique a été tournée avec une caméra spéciale nommé Pentazet qui permet de filmer à 1000 images par secondes. On retrouve bien là le Argento expérimental que l'on retrouvera sur Ténèbres avec le long plan ininterrompu à la Luma. Le problème de 4 Mouches de Velours Gris provient en fait pour ses détracteurs de son... humour. Oui oui, je dis bien humour. Un humour qui côtoie de grands moments de névroses et de paranoïa, bref ça ne sera pas la tasse de thé du plus grand nombre qui n'aime pas le mélanges des genres.

Les conseils d'un ami sont toujours bons à prendreSi vous avez bien lu le synopsis, le nom de Bud Spencer n'a pas du vous laisser indifférent. Lui le sage qui apparaît pour la première fois à l'image avec un fond sonore "alleluia" et que son ami Roberto appelle Dieu. Bref une rupture de ton très nette avec le côté sombre de nombreuses scènes. Puis il y a aussi dans le rôle du détective que consulte Roberto sur les conseils de Diomede, un certain Jean-Pierre Marielle ! Jean-Pierre Marielle qui joue le rôle d'un détective... homosexuel nommé Arrosio (C'est d'ailleurs l'acteur français qui a eu l'idée d'un personnage gay). Détective qui n'a jamais résolu une seule affaire en trois ans de pratique ! Mais comme il le dit lui même, les statistiques sont de son côté et ce triste record ne peut-être que pulvérisé. Alors, rédhibitoire ces choix étranges au niveau du casting ? Ben non figurez-vous car autant Bud Spencer que Jean-Pierre Marielle sont excellents ! Et ça c'est aussi l'une des grandes surprises du film.

Le titre du film... Massacre au park ?Ce qui est aussi déstabilisant, c'est l'aura fantastique qui plane sur le métrage. En effet, l'utilisation de certains artifices donne cette impression. Il y a déjà le rêve (ou présage ?) récurrent de décapitation que fait Roberto tout au long de l'histoire. Une fois de plus, impossible de ne pas penser à ce que fera Dario Argento plus tard avec Ténèbres et Terreur à L'Opera et leur flash-back respectif. Mais il y a aussi et surtout toute la scène de l'assassinat de la bonne dans le parc. Arrêt de la musique, disparition des personnes présentent et tombée de la nuit d'un seul coup... des artifices pour nous montrer le temps qui passe mais qui donnent au final un cachet surnaturel inhabituel. A cela on ajoute l'idée (fausse) de la persistance sur la rétine d'un mort de la dernière image perçue... humour, fantastique, giallo... pas mal de spectateurs ont malheureusement décrochés.

4 Mouches 19

La fidélité ? Question suivante...

Pour ma part j'aime bien 4 Mouches de Velours Gris malgré le fait que les meurtres soient (faut le reconnaître) moins graphiques que dans les autres gialli du réalisateur italien. En le revoyant, la touche d'humour réussie m'a fait penser aux prémices de la version longue de Profondo Rosso. Le dernier de la trilogie animalière devait être le dernier des gialli de Dario Argento, son chant du cygne en quelque sorte. Mais l'échec de son film suivant Cinq Jours de Révolution lui fera revoir son jugement. Mais il y a une chose qu'il ne faut pas omettre sur la mise en scène des malheurs de Roberto Tobias, c'est la petite part autobiographique du film. Dario Argento était en plein divorce avec Marisa Casale (la mère de Fiore). Divorce difficile et il n'est pas hors sujet de faire le rapprochement entre les personnages de Roberto (Michael Brandon) et Nina (Mimsy Farmer) très proches physiquement de Dario et Marisa. 4 Mouches de Velours Gris est-il une manière détournée pour Dario Argento de régler définitivement ses comptes ? Allez savoir... En attendant pour en savoir plus sur le prochain blu-ray, c'est ici.

Plus d'images du film, c'est ici.

Posté par Leatherface à 08:30 - Giallo - Commentaires [9] - Permalien [#]
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24 novembre 2011

Boys boys boys... Ils ont tué Sabrina... Boys boys boys...

Le Foto di Gioia affiche

Réalisation : Lamberto Bava
Pays : Italie
Année : 1987
Durée : 91 minutes
Imdb : tt0093043

Ex modèle pour magazine de charme, Gloria (Serena Grandi) est désormais à la tête de sa propre revue, Pussycat, qu'elle gère en compagnie de son amie Evelyn (Daria Nicolodi) et de ses deux photographes. Par une nuit pluvieuse, elle reçoit un appel de Mark (Karl Zinny), son voisin handicapé et quelque peu obsédé qui affirme avoir à l'instant assisté au meurtre de Kim (Trine Michelsen), dernier top model en couverture de Pussycat, censée s'être fait occire dans la piscine. Gloria ne trouve pas le corps et refuse donc de croire son lubrique voisin. Quelques jours plus tard, elle reçoit la photo du cadavre de Kim exposé devant l'une de ses propres photographies. Ca sera le début d'une vague de meurtres dans l'entourage de Gloria. (Affiche visualisable en cliquant sur le logo).

Un mateur qui... matePour être franc, ce ne devait pas être Delirium (Le Foto di Gioia en VO) de Lamberto Bava qui devait apparaître aujourd'hui sur le blog. J'avais tout préparé niveau logo, infos et synopsis pour un autre film qui du coup va rester en brouillon. En effet, c'est Aerobic Killer (Killer Workout) qui devait être sous les feux de la rampe mais il y a eut une sacrée "couille" car il me restait juste à visionner le film avant d'écrire et... je me suis retrouvé avec un rip dégueulasse avec un son pour ainsi dire inaudible et... un film d'une durée de 40 minutes ! Bref une jolie arnaque d'un gars qui pique le travail des autres et en plus propose de la daube. Bon heureusement grâce à des personnes compétentes j'ai réussi à mettre la main sur le bon rip mais comme je ne peux pas télécharger d'où je suis, j'ai du me rabattre sur autre chose...

Evelyn (Daria Nicolodi) elle aussi suspecteC'est embêtant quand tu as quelque chose en tête et que tu dois annuler. J'avais vraiment envie de mater (oui là c'est le terme qui s'imposait mine de rien) ce Aerobic Killer. Mais dans la veine matage, je me suis dit qu'avec une telle affiche, Le Foto di Gioia de Lamberto Bava devrait faire l'affaire. Ca tombe bien, je l'avais sous la main et ce grâce à Billwickid du blog Le Son le Bis et le Genre. Donc ce Delirium m'intéressait énormément pour deux choses. La première c'est qu'il est classé comme un Giallo (miam !) et la seconde c'est surtout via son casting de ouf ! Ben oui figurez-vous, le fan de films déviants italiens ne pouvait qu'être aux anges à la lecture de celui-ci. Parce que là, tenez-vous bien, c'est quand même bien maousse si vous avez des goûts aussi zarbs que les miens.

Le Foto di Gioia 5

Kim (Trine Michelsen) nouvelle égérie de Pussycat

Je commence avec Daria Nicolodi que je ne présente plus (lire mes articles sur les films de Dario Argento), puis George Eastman de son vrai nom Luigi Montefiori, l'homme qui représente tout un pan du cinéma bis et d'une époque révolue (Anthropophagous, Horrible...). De mangeur de foetus au barbare sodomite notre homme aura vraiment marqué son époque ainsi que votre serviteur. Puis ensuite impossible de ne pas parler de celle qui a le rôle principal, Serena Grandi qui joue le rôle de Gioia (qui sera Gloria en version anglaise/française). Elle aussi était dans l'inoubliable Anthropophagous. Ce n'est pas tout car on va retrouver Karl Zinny déjà sur le blog via l'excellent et joussif Demons du même réalisateur que le film dont il est question ici. Et aussi présent dans Demons en tant que loubard, on retrouve Lino Salemme qui sera ici inspecteur de police ! Dans le genre passage du coq à l'âne...

Flora (Capucine) et sa compagnePuis il y a aussi le personnage de Flora, femme âgée et lesbienne qui voue une véritable attirance/répulsion pour Gloria car celle-ci refuse de lui vendre son magazine qui fonctionne plutôt pas mal. Mais entre la vente et le rapport physique, c'est non sur les deux tableaux. Flora est interprétée par Capucine (1928-1990) dont la première apparition à l'écran date de 1948 dans L'Aigle à Deux Têtes de Jean Cocteau ! Une carrrière très riche avec entre autre La Panthère Rose (1963), Satyricon (1969)... mais malheureusement la belle nous a quittée en 1990, soit 3 ans après le film dont il est question ici. Elle s'est suicidée d'une manière plutôt brutale : par défenestration. Bon, on va pas rester dans la tristesse, enchaînons...

Mais... c'est bien Sabrina !At last but not least, la dernière et pas des moindres : Sabrina Salerno ! Oui je sais, ça surprend si on n'est pas au courant. Pour ceux qui doutent encore, on parle bien ici de la bombe atomique italienne qui a marqué au fer rouge pas mal d'adolescents avec sa chanson (surtout son clip) "Boys" qui fut un énorme succès en 1987. Bref elle apparaît ici en tant qu'actrice ce qui, avec Serena Grandi, nous donne un film qui a du coffre au niveau des poumons. Et histoire de continuer sur la lancée de filles aux poumons plutôt développés, il faut reconnaître qu'ici et contrairement au cultissime Profondo Rosso (Les Frissons de l'Angoisse), nous allons assister à un giallo avec un érotisme qui ne sera pas absent comme dans le film de Dario Argento.

Le Foto di Gioia 14

"Qui suis-je ?" Sacrée Sabrina, toujours aussi joueuse

Mais entendons-nous bien là-dessus, quand je parle d'érotisme je parle d'un érotisme plutôt sensuel et glamour et pas de quelque chose de lourd limite glauque. Non, ici il faut reconnaître qu'à ce niveau Delirium est bien sexy et qu'il ne laissera pas indifférent les mâles qui regarderont (ou ont déjà vus) ce film. Bref, je sais que l'érotisme est quelque chose à respecter pour certains fans lorsque l'on cause de gialli et ici rien à redire, affaire classée. Ca en fait quand même des choses intéressantes dans ce film non ? Entre le casting qui est très aguicheur pour les fans de cinoche (je rappelle que c'est ça qui a attiré mon attention en premier lieu) ainsi que l'érotisme glamour assumé (constaté une fois le film visionné), il est maintenant temps de passer à ce que vaut ce Delirium.

Pas handicapé pour tout le Mark"Alors ? C'est bien ton film ou quoi ?". Disons qu'il a des bons et des mauvais côtés. Oui je sais, ça fait pas très couillu et ça donne l'image du mec qui ne se mouille pas trop. Et pourtant c'est vraiment le cas (qu'il a des bons et des mauvais côtés, pas que je ne me mouille pas hein !). Il faut savoir qu'à la base, il semblerait que le film aurait du être tourné par Dario Argento ! Mais... celui-ci aurait retiré ses billes suite à un script qui n'avait cesse de changer. Du coup c'est son ami Lamberto Bava qui s'y est collé. Et ce côté script changeant saute vraiment au visage lorsque l'on a vu le film. Mais je vais y revenir un tout petit peu plus tard, je vais commencer par aborder les qualités du métrage.

Si vous connaissez son numéro, contactez-moi !Pour ne pas perdre le spectateur en route et le garder jusqu'au bout, rien de tel qu'une floppée de coupables potentiels. En effet, durant tout le film j'ai bien évidemment joué le jeu et me suis posé la question. Gloria notre ex-mannequin et héroïne de l'histoire va perdre plusieurs personnes de son entourage et se demander tout comme nous qui est capable d'une telle chose. Est-ce Roberto (David Brandon) son photographe homosexuel nourrisant une possible haine envers les femmes ? Ou l'évident coupable Mark le voisin handicapé qui n'a cesse de lui téléphoner pour lui dire ce qu'il aimerait faire avec elle ? Ou encore la frustrée Flora dont j'ai parlé précédemment ? Et Alex (George Eastman) qui n'apparaît que pour faire ce que nous rêvons tous de faire avec Gloria et qui n'est pas très net non plus ? Et Evelyn sa fidèle collaboratrice ? Et puis Leatherface, le type qui écrit cet article, n'a-t-il pas le mobile suffisant qui est d'avoir été évincé du tournage et ne pas avoir pu "approcher" Serena Grandi et Sabrina Salerno ? Bon, laissez tomber le dernier suspect, c'est limite spoiler.

Le Foto di Gioia 7

Il pleut ? Tant mieux !

Allez j'avoue, j'avais mon coupable en tête au fil des évènements et bien évidemment à la fin je l'ai eu dans l'os. Et c'est là que je vais aborder les défauts de Delirium selon moi. On en revient à ce script constamment modifié car il faut reconnaître que le coupable au final... ben bien fortiche celui qui le trouve quoi. Vraiment l'impression qu'à force de brainstorming pour faire une révélation incroyable, ils ont choisi justement le plus improbable car franchement lorsqu'on apprend ses motivations... je sais pas, pour ma part je trouve ça pas très crédible mais bon. Après tout ce n'est pas le seul film à décevoir à ce niveau pour surprendre à tout prix. Enfin bref, vous verrez bien vous même.

Et avec ça elle ne voit pas l'assassin ? Pff...Mais à la limite, ce coupable aux motivations malsaines/improbables n'est pas le plus grand défaut à mes yeux. Et encore une fois, retour à ce script ! Franchement il est évident que le script du film a eu plusieurs directions car là ça ne saute même plus aux yeux, ça explose. Lorsque le tueur commet ses meurtres, on assiste à quelque chose d'assez surprenant et intrigant. Nous voyons à travers les yeux de l'assassin et l'image change nous donnant l'impression que l'on passe un filtre bleu, puis rouge, retour au bleu et re-rouge... enfin bref une fois l'un puis l'autre vous avez compris. Et en plus de cela, les victimes possèdent un autre visage ! L'une aura à la place de son visage un oeil géant ou encore une autre victime aura une tête d'insecte ! C'est fou ça. D'ailleurs peut-être trop fou car nous n'aurons jamais d'explications sur le pourquoi de cette déformation de la réalité à travers les yeux du maniaque ! Oui, ça sent vraiment le script remanié plusieurs fois et qui du coup a laissé plein d'idées en route et n'en exploite pas d'autres.

Z'avez pas l'air dans votre assiette ma p'tite dameMais malgré ces défauts, j'avoue avoir passé un agréable moment devant ce Delirium qui est tout sauf tremens niveau des poitrines (tremens/très mince, oui je sais il est temps que j'aille me coucher). Des actrices qui font plaisir à voir, un meurtre plutôt original mettant en scène notre tueur en tenu d'apiculteur qui fera des misères à notre scupturale Sabrina, des mises en scène macabres bien glauques que le maniaque fera avec les cadavres avant de les prendre en photo et de les envoyer à Gloria... Non vraiment, ce film n'est pas à jeter il souffre juste de bonnes idées inexploitées au final. Ah j'oubliais au niveau des défauts, la musique de Simon Boswell n'est vraiment pas appropriée sur pas mal de scènes. Question de goût mais franchement j'ai vraiment trouvé qu'elle ne mettait aucune tension, bien au contraire.

Le_Foto_di_Gioia_21

Ben quoi qu'est-ce que j'ai ?

Ah zut, je termine quand même sur une note négative. Pensez à Sabrina topless et dites-vous qu'on en voit bien plus que dans une certaine piscine ! Bon là, j'aurai tout fait pour remonter la côté du film (dans tous les sens du terme). Malheureusement et contrairement à d'habitude, pas de bande annonce pour clore cet article. J'en suis désolé mais je ne l'ai pas trouvée et je ne sais pas si elle existe d'ailleurs. Et après recherches, la bande annonce n'est même pas incluse sur le dvd zone 1 donc désolé pour ce petit manque. Bon en tout cas pour ma part il est temps de passer à autre chose car j'ai finalement reçu ma carte de membre pour le Rhonda's Work-Out ! Hop, direction la salle de gym pour un prochain article où une nouvelle fois un tueur fait des siennes. See you...

Plus d'images du film, c'est ici.

31 août 2011

Vous n'avez rien contre les femmes ?

Tenebre affiche

Réalisation : Dario Argento
Pays : Italie
Année : 1982
Durée : 101 minutes
Imdb : tt0084777

Peter Neal (Anthony Franciosa), un écrivain américain, arrive à Rome pour la promotion de son dernier livre "Tenebrae", entouré par Bulmer (John Saxon), son agent, et Anne (Daria Nicolodi), sa fidèle assistante. Quelque jours auparavant, une jeune femme a été assassinée et le meurtrier lui a rempli la bouche avec des pages de son livre. L'inspecteur Germani (Giuliano Gemma), qui conduit l'enquête, est convaincu que Neal détient - sans le savoir ? - la solution de l'énigme. (Affiche visualisable en cliquant sur le logo).

Tenebre

L'idée de Ténèbres est liée à un incident survenu alors que le réalisateur se trouvait à Los Angeles, juste après le tournage d'Inferno (tourné en partie à New York), où il avait commencé à travailler à un nouveau projet produit par la MGM. Un jour, un inconnu lui téléphona, affirmant être devenu l'un de ses admirateurs après avoir vu Suspiria, et désirant le rencontrer ; mais il lui demanda également, de façon étrange, s'il avait ressenti autant de plaisir en le réalisant que lui en le voyant, si bien que le réalisateur demeura sur ses gardes. Par la suite, l'inconnu rappela fréquemment, tout d'abord pendant la journée mais ensuite également la nuit.*

Tenebre 2Lorsqu'Argento lui demanda de quel droit il le dérangeait ainsi, l'inconnu répondit : "De quel droit entres-tu dans la conscience des gens ? De quel droit entres-tu dans mes songes ? Ne penses-tu pas que tu pourrais payer pour cela ?". Après qu'Argento eut fait bloquer le téléphone, l'inconnu commença à envoyer des lettres. Le cinéaste se transféra alors à Santa Monica, mais ne se trouvant plus tranquille, il préféra rentrer en Italie. Ces faits l'inspirèrent en partie pour son nouveau projet : "J'ai voulu raconter l'histoire d'une personne qui avait tourmenté les pensées d'une autre". D'où l'écrivain de romans policiers Peter Neal qui, par son nouveau livre, déclenche la folie meurtrière d'un (passage enlevé par mes soins car gros spoiler) puritain qui a décidé d'éliminer ce qu'il qualifie de "perversité" (jeune fille kleptomane, lesbiennes, prostituées...)*.

Tenebre 3Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a une manière assez originale d’exorciser ses peurs/angoisses notre cinéaste italien. Après ses deux derniers films fantastiques, Dario Argento revient à un genre qu’il connaît fort bien (sans déconner ?) : le giallo. Exit le surnaturel et retour aux sources ? En tout cas, Suspiria et Inferno s’étaient terminés dans les flammes et Ténèbres commence avec celles-ci justement, et une voix-off qui est celle de Dario Argento dans la version italienne lisant un passage du livre «Tenebrae» avant que celui-ci ne termine dans la cheminée.

Tenebre 6

Comme Irene Miracle sur Inferno : "Mort aux soutiens-gorge !"

Ténèbres… ce qui choque la première fois après en avoir terminé la vision, c’est justement son titre. Ténèbres… un film qui porte fort mal son nom au niveau esthétique. Vous avez des ami(e)s qui passent leur temps à se plaindre que les films d’horreur c’est nul ou chiant parce que ça se passe toujours dans le noir ? Emmenez-les voir ce giallo datant de 1982 (avril 1983 pour la France) et ils seront amenés à revoir leur copie. Car oui, Ténèbres est un film lumineux et c’est le blanc qui domine, c'est froid, nous sommes à des années lumières de la photographie de Suspiria et Inferno.

Tenebre 12Même les scènes dites nocturnes sont lumineuses et les meurtres, qu'ils soient de jour ou de nuit apparaissent en pleine lumière. Non, si on veut chercher la signification du titre, c’est ailleurs qu'il faut chercher. «J’ai choisi ce titre en songeant aux ombres intérieures que nous avons dans l’esprit, qui se manifestent en nous depuis le jour de notre venue au monde, et que nous rendons palpables en les représentant par des monstres, qui ont en eux le démon de la violence, du crime et du mensonge» Dario Argento. Ténèbres renvoie à la noirceur intérieure, celle qui sommeille en chacun de nous et peut se réveiller à tout moment.

Tenebre 20Et quand elle se réveille, ça fait mal, très mal même. Avec ce film, il semble bien que Dario Argento cherchait à faire le giallo ultime, celui qui allait marquer et lui permettre de pouvoir passer à autre chose derrière. C’est d’ailleurs ce qu'il fera avant d’y revenir (on ne se refait pas). Je sais que certains reprochent au cinéaste italien un certain manque d’érotisme dans ses précédents gialli. Avec Ténèbres ils seront servis, grâce par exemple au couple de lesbiennes formé par les jolies Tilde (Mirella D'Angelo) et la plantureuse Marion (Mirella Banti). Oui je sais, ça fait beaucoup de Mirella au mètre carré cette histoire.

Tenebre 8

Marion (Mirella Banti) pulpeuse à souhait

A cela, il faut aussi ajouter les flashbacks récurrents (une récurrence faisant penser à Quatre Mouches de Velours Gris) qui ont un côté onirique et qui mettent en scène une femme et plusieurs hommes dont l’assassin. Cette femme qui n’hésite pas à dévoiler ses charmes n’est autre… qu’un homme ! Evidemment, si vous avez fantasmé dessus, ça doit être un choc de ne pas l’avoir capté. Eva Robins/Roberto Coatti, la femme de la plage est un transsexuel. Ténèbres passe son temps à jouer sur les ambiguïtés et ce avec plusieurs de ses protagonistes. Lesbienne voulant coucher lorsqu’elle en a envie avec des hommes, homosexualité refoulée chez certains hommes…

Tenebre 10Et à cette dose d’érotisme plus qu’affirmée, il faut ajouter la violence car il ne faut pas l’oublier, Ténèbres c’est aussi des meurtres très graphiques et d’une certaine brutalité, surtout sur la fin (mais il y a une raison à cela que je ne peux pas dévoiler et vous laisse découvrir si vous n’avez toujours pas eu la chance de voir ce film). Ce n’est pas pour rien si ce métrage a été censuré un petit peu partout. Aux USA il ne sort que tardivement sous le titre Unsane mais expurgé des scènes chocs et de certains dialogues rendant le film limite incompréhensible. En Angleterre, la fameuse scène du bras coupé à la hache mettant en scène Jane (Veronica Lario) a été presque intégralement coupée et le film a été par la suite complètement interdit pendant plusieurs années.

Tenebre 11Il faut savoir aussi qu’en Italie, lorsque Silvio Berlusconi a épousé Veronica Lario, il a fait couper pour la télévision toutes les scènes où sa femme apparaît et bien évidemment celle la plus sanglante, la toujours fameuse scène de la hache. De nos jours, le film est heureusement visible dans son intégralité (il l’était aussi à la grande époque de la VHS dans nos vidéoclubs). Mais au fait, que serait un film sans une bande son de qualité ? Pour son giallo si dérangeant, Dario Argento a fait appel à de vieilles connaissances…

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Eva Robins ou Roberto Coatti ?

Je sais bien que partout il est dit que la musique pour Ténèbres émane du groupe Goblin que les aficionados de Dario Argento connaissent bien. Mais en fait, il faut savoir qu’à cette époque le groupe n’existait plus et leur dernier travail pour une bande originale était sur… Dawn of the Dead (Zombie) de George Romero ! Dario a demandé à trois membres du défunt groupe de travailler sur son film et ils ont répondu présent. Les trois sont Claudio Simonetti, Fabio Pignatelli et Massimo Morante. Au fait, aviez-vous remarqué que dans deux scènes de Ténèbres (celle du magasin où Elsa Manni vole un livre et celle de Marion et Tilde au café) il y a en fond sonore deux musiques du film Dawn of the Dead ?

Tenebre 16Quel plaisir de retrouver Ania Pieroni ici dans le rôle d'Elsa Manni (Mater Lachrimarum d’Inferno quand même) et aussi… John Saxon ! Et derrière la caméra on retrouve en tant que premier assistant-réalisateur Lamberto Bava et en tant que second assistant-réalisateur Michele Soavi. Impossible aussi d'omettre la séquence filmée à la Louma (caméra récente à l'époque fixée à un gigantesque bras métallique) et qui dure deux minutes trente nous montrant la maison des deux lesbiennes sous toutes les coutures et ce sans coupes  ! Culte ou chiant, à vous de trancher car cette scène divise pas mal les spectateurs au final ! Pour ma part, quoi que l'on en dise, ce plan est indissociable du film !

Tenebre 18Donc voilà, je ne peux que vivement conseiller la vision de ce Ténèbres si jusqu’au-boutiste même si un petit point m’a chagriné. Oh, pas grand chose en fait. Mais j’avoue qu’à la toute fin du film, les cris de Daria Nicolodi (que j’adore hein !) m’ont tapé sur le système et cela donnait l’impression d’une émotion surjouée au possible. Et comme c'est la fin et que l'on reste sur cette dernière impression, c'est un peu embêtant. A propos de Daria Nicolodi justement, sur la version anglaise ce n'est pas sa voix mais celle de Theresa Russell. Mais bon, tout cela ne remet nullement en question la qualité globale du métrage où une surprise de taille au sujet du tueur vous attend, mais chuuuuut…

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*Ces 2 paragraphes sont extraits du livre Dario Argento : Toutes les facettes de la créativité du "Maître de l'horreur" de Vivien Villani.

Plus d'images du film, c'est ici.