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The Dead... Still Alive !!!
5 septembre 2011

La Mort n'aime pas se faire berner

Destination Finale 5 affiche

Réalisation : Steven Quale
Pays : États-Unis
Année : 2011
Durée : 92 minutes
Imdb : tt1622979

Dans ce cinquième épisode, la Mort est toujours aussi omniprésente et se déchaîne après que Sam (Nicholas D'Agosto) soit victime d’une terrible prémonition et sauve ses collègues de l’effondrement d’un pont suspendu. Ce groupe d’âmes innocentes n’était pas supposé survivre, et dans une course terrifiante contre le temps, ces malheureux tentent frénétiquement de trouver le moyen d’échapper au sinistre agenda de la Mort. (Affiche française visualisable en cliquant sur le logo).

Destination Finale

Je ne pensais pas pouvoir y aller mais le destin a fait que j'ai quand même pu me rendre au cinéma voir ce film que j'attendais depuis son annonce. Et ayant lu sur d'autres blogs des critiques très négatives, je voulais me rendre compte par moi-même. Etant fan de la saga, j'attendais à chaque fois un nouveau volet comme à l'époque d'un certain Vendredi 13 et son rendez-vous annuel d'équarissage. Bon ici, le rythme des parutions n'est pas aussi soutenu mais je ne peux m'empêcher de faire le parallèle. Plaisir coupable ? Allez savoir...

Destination Finale 2Je n'ai pas à me plaindre, ce dimanche 4 septembre n'a pas été entaché par la poisse comme j'en ai malheureusement l'habitude ces derniers temps. Je dirai même qu'une certaine chance a pointée son nez. Explications. On arrive au cinéma et il fallait se rendre à un guichet pour rajouter 2 euros aux places que nous avions (émanant d'un C.E.). Ben oui, le film étant en 3D c'est 2 euros en plus par place et 1 euro supplémentaire pour chaque paire de lunettes. Bon, on avait déjà les lunettes en stock, ma fille ayant été plusieurs fois au cinéma voir ce genre de films en 3D (Avatar, Piranha...).

Destination Finale 3Et là, la catastrophe. Les guichets automatiques sont blindés de monde et le peu de guichets à caractère "humain"... pas mieux ! Quatre colonnes composées chacune d'approximativement 45 personnes ! Et il fallait faire la queue bien évidemment. Ma femme me demande si c'est certain que c'est ici qu'il faut se mettre et lui répondant par un : "j'en sais trop rien, on vient tellement souvent...", celle-ci remarque un gars seul derrière une machine légèrement sur la droite. Elle remonte toute la queue pour le voir et lui demande ce que nous devons faire pour échanger nos places pour film 2D avec des places estampillées 3D. Il lui répond que normalement il faut faire la queue (sur l'une des files où j'étais resté au cas où), mais qu'il allait le faire vite fait. Et hop, minimum 30 minutes de queue évitée !

Final Destination

Moi et l'une de mes filles juste avant le départ, parés pour la "fridi"

Une fois dans la salle, j'étais enfin près pour le dépucelage. Non non, je ne comptais pas faire un truc comme Liz (Enrica Maria Scrivano) dans le premier Demons. Tss.. tss.. je parle juste de ma première vision d'un film 3D avec le système de lunettes noires à la Blues Brothers. Et oui, pour moi le vieux, la 3D c'est... le passage de la version anaglyphe de L'Étrange Créature du Lac Noir à la télévision le 19 octobre 1982 dans l'émission La Dernière Séance animée par Eddy Mitchell. Que de souvenirs... mais aussi petite déception car pas terrible au final le rendu avec ces lunettes composées de filtres bleu et rouge. Et tous les autres films vus par la suite avec ce procédé ne m'ont jamais convaincus. Dans les derniers parus en dvd, Piranha 3D est à éviter comme la peste en version anaglyphe.

Destination Finale 4En tout cas la 3D a incroyablement évoluée, c'est complètement fou. Une chose est certaine je ne suis pas près d'oublier les effets que j'ai pu voir. Mon opinion sur la 3D a complètement changée après la projection. Enfin bon, pour ce genre de film spectaculaire où cela apporte un plus indéniable. Je reste quand même toujours affligé par le fait qu'absolument tout et n'importe quoi sort en 3D, cela va certainement entraîner cette "mode " à sa perte. Tant mieux pour la majorité des cas, mais quand même dommage pour d'autres films à qui c'est profitable. Oui, ça a été la méga claque cette 3D dans ce film. Mais d'ailleurs, si on parlait maintenant du film en lui-même ?

Destination Finale 5Malgré ce que j'ai pu en lire avant d'aller au cinéma, cela ne m'a pas empêché de garder espoir. Etant (je le répète) assez fan de la saga, je pensais quand même trouver un minimum de choses intéressantes par rapport à un autre spectateur plus ou moins insensible à ce que sont les Final Destination (titre VO). Et Dieu que j'ai bien fait d'aller le voir car... ça a été la claque et sur plusieurs points ! Et non, pas la peine de me sortir que le fait d'avoir été bluffé par la 3D (mon dépucelage) ne me rend pas objectif. C'est pour ça je vais aborder les qualités de cette tuerie (je pèse mes mots) qui clos la saga par la grande porte ! Enfin... peut-être qu'ils nous ferons comme un certain Friday the 13th : The Final Chapter, qui était tout sauf final (on connait la suite). Mais en attendant, ce Destination Finale 5 est le dernier, sa fin le laisse aussi supposer (les fans vont A-DO-RER cette fin) et de surcroît il est d'une qualité rare.

Destination Finale 17

Ami(e)s du vertige, bonjour !

Nous savons tous l'histoire d'un Destination Finale. L'un des protagonistes a la vision d'une catastrophe où lui-même et d'autres personnes perdent la vie. Grâce à cette vision, ce protagoniste prévient les personnes qui l'entoure et ceux qui veulent l'entendre le suivent et évitent la mort de justesse. Ensuite, les survivants perdent la vie un par un, la Mort reprenant ceux qui lui avait échappé. La force du concept c'est la catastrophe évitée mise en image avec tous les décès (différente à chaque film) puis ensuite l'inventivité des décès lorsque la Mort reprend ses ouailles. Chaque film est attendu le pied ferme par votre serviteur qui attend une catastrophe toujours plus incroyable que celle du film précédent tout comme de nouvelles élaborations machiavéliques afin que chaque survivant... ne le soit plus.

Destination Finale 13Premier constat sans appel : le drame que nos "héros" vont vivre en se rendant à un séminaire en bus est l'un des meilleurs de la saga. Il arrive sans aucun problème au niveau de celui du second volet, complètement fou, inventif et surtout lisible ! En effet, on est loin de celui du troisième volet par exemple, qui était très mal monté et où l'on ne distinguait pas grand chose au final avec son montage épileptique au possible. Ici rien de tout cela, c'est formidablement bien fait et le spectateur en a déjà pour son argent !

Destination Finale 7Ensuite nous allons suivre ce qui va arriver aux survivants : Sam, Molly (Emma Bell), Candice (Ellen Wroe), Peter (Miles Fisher), Dennis (David Koechner), Olivia (Jacqueline MacInnes Wood), Nathan (Arlen Escarpeta) et Isaac (P.J. Byrne). Soit huit personnages qui ont des comptes à rendre avec la Mort en personne. Et là, Steve Quale (qui a auparavant travaillé avec James Cameron, notamment sur Avatar en tant que second réalisateur d'unité) va réussir à nous mettre une pression, une angoisse comme dans les meilleurs moments de la saga.

Destination Finale 16Je peux vous dire que ça va réellement foutre la pression, surtout lorsque la Mort va s'intéresser à la gymnaste Candice. Vous n'êtes pas près d'oublier cette putain de vis sur la poutre ! On sait ce qui va arriver (ouille ouille ouille...) mais le réalisateur s'amuse avec nos nerfs via ces pieds qui passent leur temps à "danser" autour de cette vis et le spectateur, pendant tout ce temps, emmagasine littéralement la future douleur. Trop trop fort. Et bien évidemment, cela ne se passe pas tout à fait comme on le prévoit, c'est encore pire ! Je pourrai poster une image de la gymnaste après que la Mort ait fait son boulot mais cela serait indigne et gâcherait le choc que vivra le lecteur ne l'ayant pas encore vu. Encore un très grand moment !

Destination_Finale_5

Destination Finale 5 ? Ca poutre !

Non vraiment, ce film est trop excellent. Peter va complètement perdre les pédales (tuer une personne innocente au hasard pour être épargné ?), Olivia va comprendre ce qu'a enduré Malcolm McDowell sur Orange Mécanique avant de connaître pire... je préfère ne pas en dire plus ne voulant pas trop spoiler et vous laisser prendre la claque que j'ai prise. Par contre, impossible de ne pas parler de William Bludworth, le coroner, personnage encore incarné par Tony Todd. On peut dire tout ce que l'on veut sur Destination Finale 5, mais nom d'un chien Tony Todd... quel putain de charisme ! Il te bouffe la pellicule dès qu'il apparaît à l'écran ! Tony "big charisma" Todd fuckin' ruuules !

Destination Finale 11

Tony Todd, coroner et bouffeur de pellicule à ses heures

Maintenant il est temps de terminer par la fin du film. On sait tous que la fin d'un métrage est importante car ce sont les dernières images avec lesquelles reste le spectateur, ses dernières impressions. Et bien là, c'est une fois de plus la grosse claque car Destination Finale 5 boucle la saga d'une fort belle manière ! Je ne m'y attendais pas du tout et ma femme non plus, nous avons été complètement bluffés ! Trop génial cette manière de boucler la boucle (mais chuuut... pas de spoiler !), inventif au possible ! Enfin pour conclure définitivement, on nous offre début du spoiler un medley des différentes façon de mourir de tous les Destination Finale avec en fond sonore... If you want blood (You've Got It) fort à propos d'AC/DC époque Bon Scott ! Fin du spoiler. Non vraiment, ce film a été fait pour moi, c'est pas possible autrement. A voir d'urgence et de préférence en 3D (qui ici n'est pas un gadget inutile comme c'est malheureusement trop souvent le cas).

 

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27 août 2011

Mater Tenebrarum

Inferno affiche

Réalisation : Dario Argento
Pays : Italie
Année : 1980
Durée : 107 minutes
Imdb : tt0080923

Rose Elliot (Irene Miracle), poètesse résidant à New-York, découvre dans un vieux livre l'histoire des Trois Mères et de leur trois demeures, construites à Rome, New-York et Fribourg. Convaincue que son immeuble abrite l'une d'entre elles, Rose écrit une lettre à son frère Mark (Leigh McCloskey), étudiant en musicologie à Rome, et lui demande de la rejoindre. Mais lorsqu'il arrive à New-York, Rose a disparue. Il fait alors la connaissance des habitants de l'immeuble et du quartier et poursuit les recherches de sa soeur. (Affiche visualisable en cliquant sur le logo).

Inferno 14

"Elles vont par trois, comme soeurs et comme Mères, comme les trois Muses, les trois Grâces, les trois Destinées et les trois Furies. Le terrain de chacune de leurs bâtisses dégagera des pestilences qui empuantiront les alentours. C'est la première clé de leur secret. En vérité, la clé première. La deuxième clé du secret des Trois Soeurs est cachée dans leur cave. Là se trouve la photo et le nom de chacune des Soeurs. C'est là que se trouve la seconde clé. La troisième clé est sous la semelle de vos chaussures. Voilà pour la troisième clé" E. Varelli

Inferno 15Dire que Suspiria a été un succès est un euphémisme. Après sa trilogie animale, puis un certain Les Frissons de L’Angoisse (Profondo Rosso), Suspiria était l’entrée dans le fantastique pur après les gialli. C’est clair, fin des années 70, Dario rules the world ! Il est devenu incontournable et tout le monde attend avec impatience le prochain film du maître. Et ça tombe bien car juste quelques mois après le bouclage de la première marâtre incapable d’enfanter, l’ami Dario se plonge dans l’écriture d’un second film consacré aux Trois Mères.

Inferno 4Mais la chose n’est pas aisée. En effet, niveau pression c’est le maximum car une «suite» au sublime Suspiria c’est aussi bandant que casse gueule. Attendu par la critique et son public au coin du bois le Dario. Puis en plus, c’est qu’il n’est pas du tout au meilleur de sa forme niveau santé. Le maestro italien rencontre même un gros problème pour finaliser son scénario. Mais qui va lui venir en aide pour finaliser la chose ? TADAM !!! Daria Nicolodi pardi ! Une fois de plus sa muse et compagne va contribuer au chef d’œuvre qu’est Inferno (oups, j’ai vendu la mèche).

Inferno 3

Rose (Irene Miracle), sublime et refusant la pub pour soutiens-gorge

Pas de bol pour Daria, son rôle si prépondérant ne sera pas crédité au générique. Après l’épisode Suspiria où elle n’a su qu’à la projection si elle était ou non créditée au générique en tant que co-scénariste (et ayant menacé Dario avant la projection dans les salles), la belle Daria n’aura pas la chance de voir son nom apparaître ici. Ne voulant pas revivre le climat électrique qu'elle a vécu sur le premier volet des Trois Mères pour être créditée, elle ne menaça pas Dario cette fois-ci. De là à dire que Dario Argento est un ingrat, il n’y a qu’un pas que… je franchis allègrement. D’accord, je suis plus attiré irrésistiblement par Daria que par Dario, mais faut pas déconner quand même.

Inferno 10Il faut aussi parler de la 20th Century Fox (Fox Film à l’époque) et de son rôle. C’est cette grande société de production cinématographique qui avait distribué Suspiria dans les salles US sous la bannière International Classics. Dans une version R-rated (censurée quoi) mais qui a connu un certain succès. C’est donc 20th Century Fox qui donne son accord pour co-financer la production d’Inferno, le côté lucratif ne leur ayant pas échappé. Mais comble du comble, Inferno ne sortira pas dans les salles aux Etats-Unis, les pontes du studio n’ayant pas compris le film !

Inferno 2Y a pas à dire, en 1980 s’il fallait trouver un endroit pour sonner les cloches, c’était bien aux Etats-Unis dans les locaux de la 20th Century Fox. Si Suspiria était basé sur la sorcellerie, Inferno quand à lui est basé sur l’alchimie. Et c’est cette base qui donne au film un côté mystérieux et énigmatique, un cauchemar éveillé complètement halluciné que les costards cravates n’ont pas saisis. Cerner Inferno n’est pas facile car en étant si proche de Suspiria (les Trois Mères) il est aussi tellement différent !

Inferno 9

Elise Stallone Von Adler (Daria Nicolodi) femme esseulée

Oui je sais, les (més)aventures de Suzy Bannion vous ont littéralement fait prendre votre pied niveau branlette rétinienne (mais où je vais là ? le culte m’égare). Mais avec Inferno, c’est l’explosion, terminé la branlette et place à l’orgasme rétinien ! Et ce grâce à Romani Albani (photographie) qui n’a pas voulu reproduire les couleurs si particulières de Suspiria mais qui là va nous faire profiter de toutes les tonalités du bleu et du rose. Alors oui, sortez vos fourches mais je m’en fous, Inferno est encore plus beau esthétiquement que Suspiria.

Inferno 7Dario Argento a une fois de plus réussi à fort bien s’entourer. On retrouve d’ailleurs Lamberto Bava en tant que premier assistant à la mise en scène ainsi que son père, l’inconnu Mario Bava (ben quoi, on peut plus déconner ?), qui a participé aux effets spéciaux ainsi qu’à l’élaboration de certains décors. Chose importante, ici ce n’est plus le groupe Goblin pour la musique du film mais Keith Emerson qui va fournir un excellent travail avec surtout un thème musical fabuleux et que l’on se surprend à fredonner par la suite «Mater… Suspiriorum… Lachrimarum… Tenebrarum…». Chopez la BO et faites comme moi, direct dans l’autoradio.

Inferno 13Puis au niveau des acteurs, on a plaisir à retrouver Alida Valli qui sera ici gardienne de l’immeuble ainsi que Daria Nicolodi dans le rôle d’une comtesse hypocondriaque affublée d’un valet pas très recommandable. Ah oui, niveau petit clin d’œil bien cool, on retrouve Fulvio Mingozzi. Pardon ? Qui c’est celui- là ? Souvenez-vous dans Suspiria du chauffeur de taxi qui conduit Suzy à la Tanz Akademie. Et bien c’est encore lui que l’on retrouve toujours en tant que chauffeur de taxi et qui conduit cette fois-ci Sara (Eleonora Giorgi) à la bibliothèque.

Inferno 8

Une manucure s'impose non ?

Oui Inferno est riche, très riche même. D’ailleurs on se demande même au fil du récit qui est le personnage principal. Est-ce Rose ou plutôt son frère Mark (James Woods avait été envisagé par Dario Argento mais malheureusement ce ne fut pas possible niveau planning) qu'elle appelle à la rescousse ? Ou encore Sara, une amie de Mark ? Et si au final le personnage principal du film n’était pas tout simplement l’une des trois créations de l’architecte londonien E. Varelli, c'est-à-dire l’immeuble même où réside la plus jeune et la plus cruelle des Trois Mères, Mater Tenebrarum ?

Inferno 11C’est bien l’immeuble le personnage principal avec son côté labyrinthique et ses pièces cachées. C’est même en son sein que va se dérouler la scène mythique faisant penser à Alice au Pays des Merveilles lorsque Rose va s’engouffrer dans ce qui semble au premier abord une simple flaque d’eau afin de récupérer ses clés. Un moment culte, inoubliable. Durant tout le métrage on sent que quelque chose de maléfique plane et peut se manifester à chaque instant et ce même en dehors de l’immeuble. Et ce n’est pas le vieil antiquaire infirme Kazanian (Sacha Pitoëff) qui pourra dire le contraire…

Inferno 6Mais là où Inferno fait aussi très fort, c’est dans l’apparition de deux personnages incontournables. Dario Argento va nous montrer deux choses importantes. La première, début du spoiler c’est que nous allons faire la connaissance de E. Varelli, vous savez celui qui a écrit ce livre qu’il vaut mieux ne pas chercher et encore moins posséder fin du spoiler. Enfin et surtout la seconde, nous allons faire la connaissance d’un personnage qui du fait de son apparition fait dire à Luigi Cozzi (réalisateur et collaborateur de Dario Argento) que les Trois Mères est un diptyque.

Inferno 5

Inutile de résister, vous êtes envoûté !

Moi aussi, à la première vision du film j’avais tilté sur ce personnage et je pensais que la boucle était bouclée avec Inferno. Car pourquoi parler de trilogie et de film manquant ? Pourquoi réclamer un troisième film afin de voir la troisième Mère, Mater Lachrimarum alors… alors que celle-ci est déjà présente dans Inferno ? Ben oui, réfléchissez un peu. Mark est à Rome à son cours de musicologie et il voit un personnage étrange. Il se sent bizarre et ce personnage disparaît aussi mystérieusement qu’il est apparu.

InfernoCette mystérieuse femme au chat incarnée par la magnifique Ania Pieroni que l’on retrouvera aussi dans le prochain film de Dario Argento Ténèbres (mais en brune cette fois-ci dans le rôle d’une petite voleuse nommée Elsa Manni) est Mater Lachrimarum ! Emilio Varelli, Mater Lachrimarum… ça en fait des informations riches à ingurgiter pour les amoureux du concept des Trois Mères ! Je ne peux que vous inviter à (re)découvrir Inferno, film magnifique d’une richesse inouïe avec ses meurtres bien graphiques et qui mérite d’être plus populaire qu’il ne l’est face à Suspiria.

Plus d'images du film, c'est ici.

4 août 2011

Ils feront des cimetières leurs cathédrales et des tombes leurs cités

Demons affiche

Réalisation : Lamberto Bava
Pays : Italie
Année : 1985
Durée : 88 minutes
Imdb : tt0089013

Une séance de cinéma est organisée afin de promouvoir un film d’horreur. Deux amies, Cheryl (Natasha Hovey) et Kathy (Paola Cozzo) se voient offrir des billet d’entrée et se rendent le soir venu à la séance. Pendant la projection, les événements se déroulant dans le film se reproduisent dans la réalité… (Affiche visualisable en cliquant sur le logo).

Demons_12

Lamberto Bava : "J'ai rencontré Dario par l'entremise de Daria Nicolodi sa compagne d'alors. Mon père avait travaillé avec elle sur le téléfilm La Vénus d'Ille d'après Prosper Mérimée et Schock. Nous allions souvent chez eux parler de tout et de rien, de cinéma et plus particulièrement de cinéma fantastique. Dario m'a un jour tout simplement demandé si je voulais être son assistant. Ca c'est fait très simplement. D'ailleurs pour la petite histoire, mon fils (Fabrizio Bava) a fait trois films en tant qu'assistant avec Dario. De la même façon, un jour Dario m'a proposé de produire mon prochain film si je lui présentait une idée satisfaisante. J'en ai discuté avec mon ami Dardano Sacchetti (scénariste aussi bien sur L'au-delà et Frayeurs de Lucio Fulci que Les guerriers du Bronx de Enzo G. Castellari) et nous sommes revenus auprès de Dario avec trois idées. Il m'appelle dans la soirée et me dit que sur les trois, il aime beaucoup celle où des monstres sortent de l'écran et envahissent une salle de cinéma pour terroriser le public ado."

DemonsY a pas à dire, je ne remercierai jamais assez Daria Nicolodi pour tout le bien qu'elle a apporté au cinéma italien. Suspiria ? C'est grâce à elle ! Inferno ? C'est elle qui a aidé Dario Argento à finaliser son script celui-ci éprouvant des difficultés à le terminer ! Son travail n'a jamais réellement été reconnu à sa juste valeur (elle en fera toujours grief à Dario Argento) et il me fallait faire cette brève incartade. Putain Demons (Dèmoni en vo)... Quand je pense au prix que coûte une place de cinéma de nos jours et que si je veux y aller en famille (nous sommes six) c'est limite si je ne dois pas aller vendre un de mes reins aux Philippines... Et pour proposer quoi ? Juste un film ? Aucun de ces complexes luxueux hors de prix ne pourra jamais nous offrir le dixième de ce que propose le Metropol (rhaaaa, Ingrid l'ouvreuse interprétée par Nicoletta Elmi*). Bon d'accord, heureusement quelque part... Mais merde, quelle folie ! Et pour nous pondre ce délire apocalyptique, ils s'y sont mis à plusieurs les bougres !

Demons_2Lamberto Bava : "C'est ainsi que l'idée de Demons est née : à plusieurs personnes. Ensuite l'idée d'en faire un triptyque fut de Dardano Sacchetti et je portai l'idée à Dario Argento, comme il voulait justement faire un film avec moi. Et Dario a décidé de faire le film : nous nous sommes ainsi retrouvé à nouveau à quatre pour l'écriture. En fait, je pense qu'un film d'auteur doit s'écrire seul et dans certains cas, il vaut mieux se tromper seul. Mais quand on regarde le grand cinéma italien des années 50 : Zavattini, De Sica…ils ont été écrits à plusieurs. Avec Demons, on trouvait une idée le matin et Dario disait "Merveilleux !". Puis il me rappelait dans la nuit en me disant "Ca ne me plaît pas du tout."

Demons_3

Mais où est-il ?

Et on recommençait le lendemain jusqu'à trouver la bonne scène. A la fin, je pense qu'il s'agit d'un film qui a changé le cinéma d'horreur des années 80. Il l'a porté à un autre niveau, plus moderne. Mais ce fut difficile de l'écrire : il y avait la volonté, dans la première partie de trouver le ton juste puis, plus délicat, de terminer dans une catastrophe. C'est la fin de la claustrophobie du film d'horreur classique, on termine sur un espace ouvert, différent et tragique. En travaillant à quatre tellement longtemps, c'est aussi le mérite de Dario, la fin du film est venue rapidement avec cette concomitance d'idées. Et ce fut aussi un très bon tournage."

Demons_5Tout commence avec le personnage de Cheryl qui à la descente du métro (dans lequel les tenues de certains passagers fleurent bon les années 80 et c'est peu dire !) se sent suivie par un personnage énigmatique qui n'est autre que... Michele Soavi que l'on a aussi pu voir précédemment dans Phenomena en tant que collègue de l'inspecteur Geiger interprété par Patrick Bauchau. Et dans Demons, Michele Soavi est une nouvelle fois acteur et assistant réalisateur comme sur Phenomena ! Celui-ci va offrir à Cheryl un billet afin de lui permettre d'assister à la projection d'un film dont on ne sait absolument rien. S'étant remise de ses émotions, Cheryl va même jusqu'à lui demander une seconde place afin de pouvoir s'y rendre avec son amie Kathy, interprétée par la très jolie Paola Cozzo.

Demons_7Cette même Kathy qui espère (pauvre naïve) que ce ne sera pas la projection d'un film d'horreur. De toute façon, elle pourra toujours penser à autre chose car avec Cheryl elles se feront draguer dès le hall du ciné par George (Urbano Barberini) et Ken (Karl Zinny). Nous tenons là nos 4 personnages principaux. Rien qu'avec ce début, on est immédiatement conquis par plusieurs choses. Premièrement le thème musical composé par Claudio Simonetti (encore lui !) promptement excellent et le personnage énigmatique joué par Michele Soavi qui même si on ne le voit pas longtemps (on le reverra quand même vers la fin du métrage) est devenu inoubliable pour tout cinéphile qui se respecte. Enfin, la "gueule" du cinéma où le principal de l'action va se passer. Avez-vous remarqué l'affiche de 4 Mouches de Velours Gris ? Tout ceci promet et... le film va justement tenir ses promesses !

Demons_11

Le Metropol va bientôt ouvrir ses portes...

Demons, le premier film sur lequel Dario Argento s'est fait les dents en tant que producteur, va délivrer la marchandise avec une telle générosité que le cinéphile amateur de séries B sera aux anges. Complètement barré, qui ne s'emmerde certainement pas avec une seule once de crédibilité, Demons est le genre de métrage dont le mot jouissif semble être le plus approprié pour le définir. L'idée du film dans le film est juste excellente et le concept est parfaitement maîtrisée. En effet, ce que les spectateurs sont venus voir sur grand écran semble aussi se dérouler... dans la salle ! Et sans lunettes 3D s'il vous plaît !

Demons_15D'ailleurs, sur le film projeté, on y retrouve Michele Soavi dans un autre rôle ! Rosemary (Geretta Geretta) va voir sur grand écran que Jerry (Michele Soavi) va se couper avec un masque, le même que celle-ci avait essayé dans le hall du cinéma avant la projection. Elle est venu avec Tony (Bobby Rhodes), le maquereau aux gros bras et une autre fille nommée Carmen (Fabiola Toledo). Ne se sentant pas très bien et sa coupure au cou saignant toujours, Rosemary s'absente aux toilettes. Carmen aura la mauvaise idée d'aller voir ce qu'il en est, Rosemary tardant à revenir. Et à partir de là les gros ennuis vont commencer pour tous les autres spectateurs !

Demons_25Et quel pied ! Le film de Lamberto Bava va nous offrir des moments inoubliables ! Inutile de le nier, Demons c'est la fête du slip à tous les étages ! Imaginez ces spectateurs venus voir un simple film et qui se retrouvent (après avoir remarqué que toutes les issues sont murées !) à devoir se barricader avec les propres sièges du cinéma afin d'échapper aux assauts de démons voraces, rapides et surtout bien crapecs ! On remerciera Sergio Stivaletti (et oui, lui aussi était sur Phenomena) pour des effets spéciaux comme on les aiment ! C'est la fête de la prothèse, du latex... à l'ancienne quoi ! La transformation de Carmen devant tout le monde est vraiment top niveau cradingue ! De nos jours, ce genre de film serait pourri par des effets numériques à tout bout de champ !

Demons_34

Ces yeux... culte !

Et comme on a reparlé de Phenomena, on va aussi retrouver Fiore Argento dans le rôle de Hannah qui va encore bien déguster ! On n'oubliera pas de sitôt la scène du conduit d'aération qu'elle empruntera avec son petit copain espérant échapper aux démons qui au fil du métrage seront de plus en plus nombreux (miam !). Niveau scène d'anthologie, il y aura aussi cette séquence surréaliste de George sur sa moto avec Cheryl à l'arrière et qui va dézinguer du démon à tout va à l'aide... d'un katana ! Complètement ouf, complètement jouissif, complètement... Demons quoi !

Demons_32 Demons_31 Demons_36

Et justement, pendant cette scène on peut entendre du Accept en fond musical ! Car oui, la bande son est aussi constituée de divers groupes de hard-rock comme par exemple Mötley Crüe, Pretty Maids, Accept, Saxon... et autant ce genre de musique peut dépareiller sur d'autres métrages (Phenomena, Opera...) autant ici ce style a plus que sa place et est complètement dans l'esprit ! Alors oui, il y a des choses "étranges" comme cet hélicoptère qui arrive en plein milieu de la salle (fou non ?) et dont le trou qu'il a créé au plafond ne correspond pas du tout à sa taille. Mais quelque part... on s'en fout !

Demons_27Peut-être qu'aussi, le fait de passer à plusieurs moments sur la bande de voyous à l'extérieur du cinéma et qui vont prochainement servir de nouvelles victimes casse un peu (mais un peu hein !) le rythme complètement fou du métrage. Mais franchement, pas de quoi crier au scandale et en plus la fille de la bande, Nina (Bettina Ciampolini), nous gratifiera d'un petit moment sympathique. Bah oui quoi, la coke c'est cher, faut tout récupérer quelque soit l'endroit où elle tombe ! Dieu que je suis faible... Et j'ai failli oublier le quota de répliques "à la masse" du style : "Nostradamus ? C'est qui ? Un chanteur de rock ?". Trop nase, trop bon.

Demons_29On sait que Dario Argento producteur, c'est pas toujours les coudées franches. C'est Michele Soavi qui en fera l'expérience quelques années plus tard avec son Sanctuaire (La Chiesa) où il avait constamment Dario sur son dos. Mais ici, et d'après Lamberto Bava, celui-ci n'a pas eu ce genre de problème. Le seul regret de l'ami Lamberto ? Ne pas avoir réussi à obtenir Vincent Price dans le rôle de l'aveugle. Demons a rencontré un certain succès au niveau international, et il n'en fallait pas plus pour que Dario Argento et Lamberto Bava nous remettent ça une années plus tard avec Demons 2 (Dèmoni 2 : L'Incubo Ritorna). Mais ça c'est une autre histoire que nous verrons un petit peu plus tard. Sur ce, je ne peux que vous conseiller Demons que j'adore toujours autant (vivement les dvd Arrow ! voir ici) et dont voici le trailer original italien. A consommer sans modération !

*Que l'on voit aussi dans Profondo Rosso alors qu'elle n'était qu'une enfant dans le rôle d'Olga !

Plus d'images du film, c'est ici.

4 juillet 2011

Lick my plate, you dog dick !

The Texas Chainsaw Massacre Part 2 affiche

Réalisation : Tobe Hooper
Pays : États-Unis
Année : 1986
Durée : 89 minutes
Imdb : tt0092076

Au Texas, deux jeunes gens sont retrouvés morts dans leur voiture, massacrés à coups de tronçonneuse. La police tente de faire passer cette affaire pour un banal accident d'automobile. Mais, les victimes étant en contact téléphonique avec une animatrice de radio au moment du crime, celle-ci a pu en enregistrer la "bande-son"... (Affiche visualisable en cliquant sur le logo).

Texas_Chainsaw_2

12 ans. Il aura fallu attendre 12 longues années avant d'avoir la chance de voir sur grand écran une suite (et ici une véritable suite) au cultissime Massacre à la Tronçonneuse de Tobe Hooper. Et chose à ne surtout pas négliger lorsque l'on connaît l'historique des divers films basés sur cet univers, on retrouve pour la toute dernière fois Tobe Hooper derrière la caméra pour un TCM. Et il va au final nous livrer un second film tout aussi culte que son aîné bien que n'ayant strictement rien à voir du point de vue artistique.

Texas_Chainsaw_2_2C'est que Tobe Hooper n'a jamais vraiment digéré le fait que l'aspect comique de son premier film soit passé complètement à la trappe dans l'esprit des critiques ainsi que dans celui des spectateurs (j'y reviendrai bien évidemment lors de mon futur article sur le premier volet). Alors oui, il est certain qu'il est ici question de comédie noire, et c'est là-dessus que notre réalisateur Texan compte appuyer son propos pour son nouveau film permettant par la même occasion de se démarquer du modèle de base.

Texas_Chainsaw_2_4Hooper savait pertinemment qu'il était inutile de jouer dans le même registre que l'original et de refaire exactement la même chose à quelques détails près. Il va donc s'atteler à mettre en image un scénario écrit par un certain L.M. Kit Carson qui semble savoir tout faire. En effet, il était aussi le scénariste d'un film qui a remporté la Palme d'Or à Cannes, un certain Paris, Texas. Si ça c'est pas passer du coq à l'âne... Toujours est-il que le scénario de L.M. Kit Carson colle parfaitement à l'état d'esprit recherché.

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Drayton 'the cook' Sawyer et son chili inimitable !

Selon ce même L.M. Kit Carson, quelles pourraient être les nouvelles victimes de notre famille cannibale ? En 1973 c'était des hippies alors qui trouver en 1986 ? C'est en se baladant dans un centre commercial à Dallas que celui-ci croisa des personnes en costumes de couleur pastel et achetant plein de choses : des yuppies. L.M. Kit Carson venait de trouver la réponse à sa question. Alors qu'est-ce que des yuppies (Young Urban Professional) ? Vais pas me prendre la tête et vous donner la définition Wikipédia assez claire parce que je suis certain que tout le monde ne connaît pas sa signification et passera à côté sans trop oser le dire.

Texas_Chainsaw_2_12"C'est un terme anglophone typique des années 1980, il définit les jeunes cadres et ingénieurs de haut niveau, évoluant dans les milieux de la haute finance et habitant le cœur des grandes capitales occidentales. D'abord forgé par des sociologues, afin de nommer cette population à l'existence inédite, puisque défrayant le schéma générationnel classique en termes de pouvoir, visibilité, poids économique, « yuppie » devient aussi un terme péjoratif (un peu comme « bobo »), désignant les jeunes ambitieux cyniques, faire-valoir du capitalisme dans sa version la plus inégalitaire, obsédés par l'argent et la réussite, amoraux, matérialistes à l'extrême. Un terme équivalent, qui contient aussi la connotation années 80 du terme yuppie, serait en France la figure du golden boy."

Texas_Chainsaw_2_16Voici donc les nouvelles victimes d'une famille qui elle aussi profite aussi du système via Drayton (Jim Siedow toujours à bord !) montrant en même temps le visage d'un capitalisme poussé à son paroxysme, l'exploitation ultime de l'homme par l'homme. En effet, on voit Drayton remporter pour la seconde fois le concours du meilleur Chili de la région et l'on sait que le secret de sa recette (nous le savons en tant que spectateurs mais pas les protagonistes du film semblant se régaler) c'est qu'elle est basée sur la viande humaine. Miam !

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Chop-Top, LA trouvaille de cette suite

Ceux qui voulaient un film uniquement horrifique en seront pour leurs frais. Cette suite est une satire, une comédie noire sur fond horrifique. Satire aussi des films pour ados populaires à l'époque, il suffit juste de comparer cette affiche (cliquez ici) avec celle du film de John Hugues : The Breakfast Club (cliquez ici). Mais ne pas aimer The Texas Chainsaw Massacre Part 2 c'est malheureusement  (et cela va déplaire un maximum) ne pas avoir compris l'esprit TCM déjà présent plus discrètement dans le premier volet mais c'est aussi et surtout ne jamais avoir compris son réalisateur. Mais une fois de plus j'y reviendrai dans mon article sur le film de 1974.

Texas_Chainsaw_2_20Il y a plusieurs choses importantes à savoir sur cette suite. Le week-end juste avant le début du tournage, un responsable du Studio Cannon est venu annoncer la nouvelle suivante : il y aura 1 million de dollars en moins par rapport au budget initial alloué. Le choc ! Du coup, et chose incroyable, le scénario a été réécrit durant le tournage à cause de cette limitation  de budget plus que conséquente ! Heureusement, pas de compromis nuisibles, juste des ajustements ne dénaturant pas le propos initial, ouf ! Il faut aussi savoir que le film a commencé à être monté alors que le tournage n'était pas encore terminé ! Hooper passait du montage de son film avec ce qui était déjà filmé au tournage des dernières scènes pas encore dans la boîte ! Fallait faire vite... et bien !

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Les problèmes sont arrivés lorsqu'une fois terminé, le film a été montré à un public dans une salle de projection chez Cannon. Ca riait de bon coeur tout au long de la projection ! Inutile de dire que le studio n'a pas du tout apprécié l'humour omniprésent alors que ce n'était que la retranscription du scénario qu'eux-mêmes connaissaient ! Cela a malheureusement eu quelques répercussions sur le montage final que nous connaissons tous, c'est à dire la version définitive sortie sur les écrans.

Texas_Chainsaw_2_35Saviez-vous que dans le script l'héroïne Stretch (Caroline Williams), l'animatrice de la radio K-OKLA, était la fille illégitime de Lefty (Dennis Hopper) et que celui-ci le découvrait durant son enquête sur les assassins de son neveu Franklin ? Je présume que non, Cannon a enlevé ces scènes du montage final car ils voulaient à l'écran plus de monstres, encore plus de monstres. Heureusement qu'en l'état, le film reste "en gros" ce qui était prévu à la base par Tobe Hooper et L.M. Kit Carson, c'est à dire une comédie noire où les curseurs sont poussés au maximum !

Texas_Chainsaw_2_37Lorsque l'on voit tout ce qui a été fait par la suite concernant les TCM, il y a une chose qui saute aux yeux : il n'y a que Tobe Hooper ayant le talent nécessaire pour créer des personnages barges charismatiques au possible. Nous allons retrouver bien évidemment Leatherface (ce ne sera plus Gunnar Hansen derrière le masque mais Bill Johnson) mais aussi Drayton 'the cook' Sawyer dont presque chaque ligne de dialogue est un plaisir incommensurable, culte n'étant même pas assez fort ! Ah oui, juste au passage c'est dans ce volet que nos dégénérés favoris acquièrent un nom de famille : Sawyer.

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En garde !

Enfin on termine avec le personnage fabuleux haut en couleurs de Chop-Top incarné par Bill Moseley (frère parfait de l'auto-stoppeur du premier volet) revenu du Vietnam avec sa plaque en fer sur le crâne. Un personnage... complètement cintré si vous voyez ce que je veux dire. C'est bien simple, dès sa première apparition on sait que l'on vient de tomber sur un personnage culte que l'on n'oubliera jamais ! "Namland ! Namland !". Toute la scène dans le studio de radio où il fait sa première apparition est fabuleuse. Après, inutile de me demander pourquoi j'attends avec autant d'impatience All American Massacre (voir ici).

Texas_Chainsaw_2_52En face de cette famille "à la masse", nous allons trouver bien évidemment Vanita Brock alias Stretch (superbe Caroline Williams et ses jolies gambettes) ainsi que l'oncle de Franklin, le Lieutenant Enright alias Lefty incarné par un Dennis Hopper au diapason complet de la famille qu'il s'apprête à affronter... à armes égales ! Complètement illuminé, venant s'équiper à un magasin de tronçonneuses comme si c'était une armurerie, on s'attend à un duel final complètement ouf à la tronçonneuse et... Tobe Hooper va nous l'offrir dans un décor aussi barge et déjantée que toute l'entreprise qu'est Massacre à la Tronçonneuse 2 !

Texas_Chainsaw_2_53Les trois frères Sawyer sont installés au Parc des Batailles du Texas qui est en fait un parc d'attraction désaffecté. Ils vivent dans les souterrains de ce parc et on ne peut que tirer son chapeau à l'équipe qui s'est occupée de la décoration pour tout le travail qu'elle a effectué. C'est superbe, labyrinthique, et nous allons y vivre des scènes bien craspecs, surtout celle entre Leatherface et Stretch dont il est tombé amoureux ! Attardé au possible (sans déconner ?), on peut supposer qu'enfant dans le premier au niveau mental il se retrouve adolescent dans celui-ci. Tout le passage du dépeçage de L.G. (Lou Perryman), le masque de peau humaine mis sur la pauvre Stretch, la danse entre les tourtereaux (macabre au possible !) jusqu'aux adieux de Stretch à L.G., ça vaut le détour !

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It runs in the family (c'est de famille)

Complètement jusqu'au-boutiste, hilarant, malsain, grand-guignolesque, doublé d'un casting monstrueux avec Jim Siedow, Dennis Hopper et Bill Moseley qui cabotinent comme c'est pas permis et qui par la même occasion donnent ce cachet si particulier à un film mal aimé car complètement incompris par une majorité, The Texas Chainsaw Massacre Part 2 est cultissime et me procure un plaisir indéfinissable à chaque vision. Et ce que je peux lire sur certain sites parlant par exemple du côté malvenu du dîner avec le grand-père, la bassine et le maillet je leur retourne ceci : la tradition familiale bordel !

TCM_2_goreDommage que la scène du parking souterrain où nos trois malades vont littéralement décimer une bande de supporter yuppies n'ait pas été incluse au montage final car elle vaut son pesant de cacahuètes (je vous laisse une image pour apprécier, scannée de mon livre Gore : Autopsie d'un Cinéma). Bien que de mauvaise qualité, la totalité de la scène est visible sur l'édition sanglante parue en dvd chez MGM le 13 juin 2007 en dvd zone 2. Tom Savini s'était vraiment fait plaisir ! Pour terminer, deux choses petites choses. Ce film n'est regardable qu'en VO ! Et impossible de ne pas se quitter avec une petite pensée pour Jim Siedow (1920-2003) que l'on ne remerciera jamais assez pour ses prestations dans les deux films de Tobe Hooper.

Plus d'images du film, c'est ici.

3 juillet 2011

The Saw is Family version intégrale

Leatherface affiche

Réalisation : Jeff Burr
Pays : États-Unis
Année : 1990
Durée : 78 minutes / 82 minutes (unrated version)
Imdb : tt0099994

Michelle (Kate Hodge) et Ryan (William Butler), deux étudiants traversant les États-Unis en voiture. Leur trajet les confronte à un terrifiant charnier mis à jour par les autorités du texas qui semblerait être l'oeuvre d'une terrible famille de meurtriers cannibales. Le couple ne va pas tarder à plonger en plein cauchemard lors d'un arrêt à la station service du coin. (Affiche visualisable en cliquant sur le logo).

Texas_Chainsaw_3_4Histoire de ne pas faire dans la logique, voici The Texas Chainsaw Massacre III alors que les deux premiers ne sont pas encore sur le blog. Mais bon, déjà cela ne va plus trop tarder et ensuite les Massacre à la Tronçonneuse ne sont pas ce que l'on peut appeller des suites à proprement parler après le second. La preuve avec ce troisième volet qui fait l'impasse sur le second et ne prend en compte que le tout premier. Suffit de voir le texte d'introduction au tout début du métrage où l'on cause de l'inoubliable Sally et on y apprend que la malheureuse est décédée en hôpital psychiatrique en 1977. Du second, il n'en reprend habilement qu'une des nombreuses phrases cultes de Drayton : "The Saw is Family". Chose importante ici, le réalisateur qui n'est pas Tobe Hooper !

Texas_Chainsaw_3_8Place donc ici à Jeff Burr, qui semblait le gars idéal pour le job, celui-ci maîtrisant les suites, la preuve avec son film réalisé juste avant : Le Beau-Père II. New Line, car c'est de ce studio dont il s'agit, avait même envisagé un certain Peter Jackson ! Le studio sentait qu'il y avait moyen de ce faire de l'argent avec le personnage de Leatherface et décide donc par un nouveau film, d'essayer de lancer une nouvelle franchise pour eux. Cela n'aura duré que le temps d'un film...

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Alfredo (Tom Everett), l'homme qui aime les femmes... en morceaux

Vous savez tous que New Line c'est surtout les Freddy mais aussi... un certain Jason Voorhees depuis le neuvième volet (comme pour Leatherface, ils ont pris les droits en cours espérant relancer ces "boogeyman"). Mais The Texas Chainsaw Massacre III a malheureusement été victime d'une incompréhension totale entre le réalisateur, le scénariste David J. Schow et... les producteurs. Dire que le tournage fut chaotique, c'est presque limiter les faits.

Texas_Chainsaw_3_11The Texas Chainsaw Massacre III a la particularité d'être le seul volet qui n'ait pas été tourné au Texas ! Non, il a été tourné en Californie, à Los Angeles. Cela n'a rien à voir avec la qualité finale mais il est évident qu'avec un tel lieu, le réalisateur a eu sur le dos les producteurs et ce non-stop. Le problème qui a plombé le film au final, c'est que le scénario de David J. Schow était sombre et sanglant et qu'au gran dam des studios, Jeff Burr était au diapason et en avait la même vision pendant le tournage.

Texas_Chainsaw_3_15Alors voilà ce que ça a donné en gros : des scènes gores du script non tournées sous la pression de New Line qui auto-censurait le film en espérant au final récolter le sacro-saint R (interdit au moins de 17 ans) afin d'éviter le maudit X, signifiant la mort commerciale du film et donc... perte d'argent sèche. Alors sur le plateau, c'est la guerre et de surcroît les producteurs refusent d'aligner un centime de plus de ce qui était prévu au départ et voulaient même raccourcir le temps de tournage, histoire de faire des économies. Ceci montre bien le respect de New Line vis-à-vis de Leatherface.

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Jennifer Banko tout simplement excellente

Ce merdier a donné quelque chose d'incroyable. Le réalisateur, refusant d'écourter quoi que ce soit car c'est sa méthode de travail, a été purement et simplement... viré ! Avant d'être rappelé deux jours plus tard pour être... embaucher à nouveau ! Le studio n'ayant pas réussi à trouver un remplaçant assez vite pour terminer le boulot (il restait une semaine de tournage). De retour sur le plateau, Jeff Burr a quand même réussi à boucler son film. Mais malheureusement pour les ennuis, ce n'était pas fini !

Texas_Chainsaw_3_23Ben oui, il fallait à tout prix récolter ce fameux R ! Et là, après visionnage du premier montage, la MPAA lui donne un... X ! Inimaginable pour New Line et c'est là que le cauchemar continue de plus belle. On coupe, on coupe, et on recoupe jusqu'à ce qu'enfin la MPAA daigne décerner le R tant convoité. Inutile de dire qu'au final, chaque goutte de sang est passée à la trappe ainsi que de nombreux dialogues dont une scène bien corsée (mais on en reparlera un petit peu plus tard).

Texas_Chainsaw_3_28Ah oui, vous pensiez que c'en était enfin fini ? Mais bien sûr que non morbleu ! Suite à des projections tests (la pire chose qui soit), New Line s'est rendue compte que le personnage de Ken Foree (présent au casting parce que Jeff Burr adore Zombie de Romero) était apprécié par le public et que comme celui-ci pourrait revenir dans un éventuel quatrième film, il fallait le faire revenir à la fin bien que ce soit impossible ! Et bien c'est ce que le studio a fait sans demander l'aval du réalisateur, honteux mais malheureusement classique.

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Parce que je le vaux bien

Alors voilà où nous en sommes à la fin de l'aventure The Texas Chainsaw Massacre III juste avant sa sortie en salle. Voici donc le cas typique où au final absolument tout le monde est perdant. Réalisateur n'ayant pas pu faire SON film et studio qui se tire une balle dans le pied niveau financier car évidemment le film ne correspond pas du tout aux attentes du public qui boude le métrage à sa sortie. Mais heureusement l'histoire ne s'arrête pas là...

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En effet, le 30 septembre 2003, soit 13 ans après sa sortie, apparaît le dvd zone 1 contenant la version cinéma ainsi qu'une version nommée intégrale. New Line est décidemment coutumière du fait car le cas sera identique en 2004 pour la neuvième aventure de l'équarisseur de Crystal Lake qui sortira aussi en version Unrated. Pour info, ces dvd uncut sortiront plus tard aussi en zone 2 avec aussi les versions cinéma "inside".

Texas_Chainsaw_3_31Alors maintenant entrons dans le vif du sujet et causons un peu de cette version Unrated. Il est évident que malgré cette louable intention, le film ne se transformera pas en chef d'oeuvre. Déjà, le gore manquant durant le tournage n'apparaîtra pas par magie ! Mais une chose est certaine, malgré ses nombreux défauts, ce nouveau montage apporte beaucoup et rend au final le film bien plus sympathique. Et je vais vous dire rapidement pourquoi.

Texas_Chainsaw_3_42Même si ce n'est pas grand chose, les quelques aspects sanglants sont revenus. Par exemple, le visage de la fille qui se fait tronçonner contre l'arbre prend les giclées de sang alors que c'est immédiatement cut version ciné. Il y a aussi les doigts coupés de Tinker (Joe Unger) et plus d'impacts de balles lorsque Benny (Ken Foree) tire sur toute la famille. Après, il y a aussi pas mal de dialogues rajoutés. Mais le plus gros bénéfice de cette version Unrated, c'est la mort de Ryan.

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C'est moi qui ait la plus longue

Alors là, la manière dont il est amené à passer à trépas est bien plus longue que la version ciné et surtout malsaine ! Dans la version ciné, c'est limite inexistant, on a rapidement une main qui tire sur la corde pour déclencher le mécanisme et on ne sait même pas qui le fait. Dans la version intégrale, c'est la surprise ! C'est la petite fille Sawyer qui réclame le droit de le faire ! Petite fille excellemment jouée par Jennifer Banko déjà présente dans un certain Vendredi 13 chapitre VI (oui, on y revient toujours). Cette nouvelle scène bien dérangeante est assez longue vaut le détour et devient même le meilleur moment du film !

Texas_Chainsaw_3_38Alors au final, oui ce troisième volet possède pas mal de défauts. Kate Hodge a beau être jolie, c'est le jour et la nuit au niveau de son jeu par rapport à Marilyn Burns. Et il est évident que le film aurait réellement gagné à être comme le scénario le stipulait : bien plus sanglant. Mais malgré tout le film possède des bons moments comme cette tronçonneuse luxueuse offerte à Leatherface par ses "frangins" ou encore lorsque celui-ci joue sur un jouet électronique pour enfant (trop de la balle le F_O_O_D). Et je ne reviendrai pas sur la scène qui précède la mort de Ryan, trop barge la petite.

Texas_Chainsaw_3_24Si j'avais un énorme reproche à faire au film (on dira le plus gros), c'est de toujours posséder la même fin que celle au cinéma. Là, on en revient au délire du retour impossible de Ken Foree. Mais pourquoi ne pas avoir mis la fin alternative, elle aussi disponible sur le dvd en bonus et en excellente qualité ? Je ne peux que vous inviter à la visionner (cliquez ici) car je la considère comme la véritable fin, elle est complètement dans l'esprit Massacre à la Tronçonneuse (l'héroïne qui sombre dans la folie). Je sais que ce n'est pas facile mais il faut avoir en tête le métrage avec cette fin et rien d'autre. Après la vision d'un film, les dernières images font beaucoup sur l'avis général. Vais finir par le monter moi-même ce The Texas Chainsaw Massacre III.

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Fin alternative complètement dans l'esprit TCM

Alors oui, ce troisième volet n'est pas une suite comme on l'entend et n'est qu'en fait un remake de l'original de Tobe Hooper. En même temps, respecter la fin du second film c'est se priver du boogeyman que New Line veut relancer début du spoiler Drayton et Leatherface meurent à la fin ! fin du spoiler. Balade au Texas des futures victimes, un auto-stoppeur, une agression et refuge dans la mauvaise maison, le dîner... Le mot suite, c'est juste peut-être l'attelle métallique que Leatherface porte à sa jambe, surement suite à la fin du premier volet. Puis il y a aussi le grand-père toujours là pour le clin d'oeil.

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Bien qu'il faille reconnaître que cette nouvelle famille d'adoption est moins charismatique que les anciens personnages (Drayton, Hitchhiker, Chop Top) j'aime beaucoup la mère Sawyer (Miriam Byrd-Nethery) ainsi qu'Alfredo (Tom Everett) et la petite fille. Et franchement, que ne feriez-vous pas pour voir Viggo Mortensen jouant Eddie "Tex" Sawyer dans un si joli tablier ? Trève de plaisanteries, je vous invite à regarder ce film uniquement en version intégrale car bien qu'à des années lumières des deux premiers, c'est bien mieux et avec des très bons passages que la catastrophe sans nom qui va arriver derrière ne possède pas... A noter que le film a donné naissance en 1991 à un comic (une BD donc) en 4 tomes très sympa. Et pour ceux qui traitent The Texas Chainsaw Massacre III de bouse infâme, je ne leur dirai qu'une seule chose : "Don't mess with Texas* !".

*Ceux qui connaissent la fin alternative apprécieront le clin d'oeil

Plus d'images du film, c'est ici.

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1 juillet 2011

Qui est Alice Hudson ?

The Ward affiche

Réalisation : John Carpenter
Pays : États-Unis
Année : 2010
Durée : 88 minutes
Imdb : tt1369706

Kristen (Amber Heard), une jeune femme arrêtée par les autorités alors qu’elle incendiait une maison, se voit placée dans un asile spécialisé. Très vite, des phénomènes surnaturels viennent perturber le quotidien des patientes, et l’idée que le pavillon pourrait être hanté s’installe dans l’esprit de Kristen… (Affiche visualisable en cliquant sur le logo).

The_WardCa y est, moi qui l'attendait comme le messie, j'ai enfin pu visionner le dernier John Carpenter. Dix ans ! Dix ans sans une seule péloche après le très controversé Ghosts of Mars, son western martien que pour ma part j'ai adoré et adore toujours d'ailleurs. Donc ici on se retrouve avec un film d'horreur qui met en scène la très jolie Amber Heard qui se retrouve enfermée dans un asile, l'histoire se déroulant durant les années 60, 1966 plus exactement.

The_Ward_2Bon alors, ça donne quoi le dernier coup de Big John ? Moi qui l'idolâtre et qui ne demandait qu'à aimer ce The Ward, je suis descendu de très haut... Premier constat et non des moindres, le scénario n'est pas de John Carpenter mais surtout il ne s'est même pas impliqué dans la musique ! Cette touche si personnelle qui faisait énormément dans ses films ben... non. Tout ça plus mon opinion du métrage après vision me fait penser à une chose : John Carpenter a besoin de bouffer et a réalisé un simple film de commande, point barre.

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Mais surtout ce qui fait mal, c'est de voir tous ces réalisateurs que j'adore partir en couille et filmer sans âme. Dario Argento, George A. Romero et maintenant John Carpenter qui vient les rejoindre. Pourtant The Ward commençait pas trop mal avec son premier quart d'heure. Mais ensuite il se résume à quelques apparitions fantomatiques d'une certaine Alice Hudson histoire que le spectateur ne s'endorme pas ! D'ailleurs, c'est tellement basique que n'importe quel autre réalisateur aurait pu être derrière la caméra.

The_Ward_7Mais la plus grosse déception une fois le film torché, c'est ce putain de scénario qui n'est qu'une pâle copie de pas mal d'autres films qui sont sortis juste avant lui. Difficile de ne pas spoiler en disant plus mais franchement, on assiste à deux twists aussi affligeants l'un que l'autre. D'ailleurs, le premier était tellement basique que j'étais persuadé qu'un autre allait arriver pour essayer de relever la sauce déjà bien fade.

The_Ward_10Et bingo ! Deuxième twist qui en plus d'être prévisible depuis des plombes n'est qu'une pâle copie de films récents (je me répète mais ça m'énerve). Début du spoiler en fait, le premier twist montre que Alice Hudson a été tuée par les autres patientes et que c'est son fantôme qui se venge. D'un classique... Et plus tard hop, deuxième twist à la Triangle ou autre Shutter Island, Alice Hudson n'est rien d'autre que... Kristen ! Que tout est dans sa tête et que tous les autres patientes ne sont que des dédoublements de personnalité. Bref, tout est faux et n'existe que dans sa tête... Oui, original à fond, jusqu'à la dernière image du film vue 50 000 fois auparavant pour faire sursauter une dernière fois fin du spoiler.

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Alors que faut-il retenir de The Ward de positif ? Le plaisir de pouvoir regarder la très jolie Amber Heard une nouvelle fois ? Revoir aussi la sympathique Danielle Panabaker (Vendredi 13 le remake, The Crazies et bientôt dans la suite de Piranha 3D) dans le rôle elle aussi d'une patiente nommée Sarah et qui ne sert pas à grand chose ? Désolé mais franchement, ça fait même pas léger au final. Après Omar, c'est "John Carpenter m'a tuer".

The_Ward_16Quand je repense à Ghosts of Mars qui s'est fait détruire partout et à tort, je ne donne pas cher de la peau de ce The Ward sauf que cette fois-ci ce ne sera pas volé. Franchement, si vous trouvez un type qui n'aime pas Ghosts of Mars mais qui viendrait juste derrière encencer The Ward, fuyez ce néant intellectuel ! Ou envoyez son CV à TF1 ou une autre chaîne de TV. Vraiment, le meilleur terme pour définir The Ward est celui-ci : insipide. Je suis tellement déçu que ne n'ai même plus envie d'en parler et... c'est ce que je vais faire fissa tiens !

Plus d'images du film, c'est ici.

29 juin 2011

Une vieille qui lâche pas l'affaire

Insidious affiche

Réalisation : James Wan
Pays : États-Unis
Année : 2010
Durée : 103 minutes
Imdb : tt1591095

Josh (Patrick Wilson), son épouse Renai (Rose Byrne) et leurs trois enfants vivent depuis peu dans leur nouvelle maison lorsque l'aîné tombe dans un coma inexpliqué. Étrangement, une succession de phénomènes paranormaux débute peu après. Un médium leur révèle alors que l'âme de leur fils se trouve quelque part entre la vie et la mort, dans la dimension astrale, et que les manifestations sont l'ouvre de forces maléfiques voulant s'emparer de son enveloppe corporelle. Pour le sauver, Josh va devoir lui aussi quitter son corps et s'aventurer dans l'au-delà... (Affiche visualisable en cliquant sur le logo).

Insidious_3Je ne vais pas le nier, j'ai toujours aimé les films de James Wan : le premier Saw, Dead Silence et Death Sentence. Aucun problème là-dessus, d'ailleurs tous ces films apparaîtront un jour ou l'autre sur mon blog. Voici donc le dernier en date actuellement en salle : Insidious. Après un drame couillu et nihiliste haut de gamme (Death Sentence), James Wan revient à l'horreur. Je ne dirai pas que son nouveau film est original, mais il est certain qu'il réussit son coup en piochant ça et là diverses idées et il arrive au final avec un résultat bien plus concluant que pas mal d'autres productions.

Insidious_11Bien que l'on pourrait croire à un nouveau film de maison hantée, ou encore un ersatz de L'Exorciste avec un cas de possession, James Wan utilise plutôt comme base le dédoublement astral (la capacité de pouvoir sortir de son corps durant le sommeil). J'avais déjà pour ma part entendu parler de ça au sujet de certains moines tibétains, mais je ne connais rien de plus sur le sujet. Et de toute façon, après avoir vu le film, l'idée d'essayer ce genre de "truc" ne me tente pas du tout. Que voulez-vous, j'ai assez de soucis comme ça, pas besoin d'en rajouter et de faire convoiter mon corps par des démons ou autre entité malfaisante.

Insidious

Vous ne l'oublierez pas de sitôt ! D'ailleurs, ce serait une grave erreur...

Alors le film se lance et ça commence à l'ancienne. Un petit prologue puis le logo du film plein écran avec la musique qui stresse et qui limite fait mal aux oreilles. Cette manière "rétro" avant de commencer est assez sympathique ma foi, mais faut espérer que ce n'est pas juste la prétention de vouloir jouer dans la cour des grands mais que l'on en a aussi les moyens ! Ensuite, on passe à la présentation du lieu et des personnages le temps de tout mettre en place avant de rentrer dans le vif du sujet. Et ce qui est vraiment excellent dans cet Insidious, c'est son casting avec des acteurs qui font juste ce qu'il faut et jouent juste.

Insidious_12Oui, pour ce qui est de faire monter l'angoisse, James Wan assure vraiment. Il y a énormément de passages où ça monte crescendo, comme celui où Renai entend d'étranges bruits dans le babyphone et regarde inquiète, comme le spectateur, le haut des marches et la porte menant à la chambre de son bébé. Très prenant croyez-moi. Ensuite, il y a aussi certaines des "entités" qui sont vraiment glaçantes. Comme ces deux filles en robe blanche, qui bien que plus vieilles font immanquablement penser à Shining.

Insidious_20Leur côté irréel avec ces sourires figés appuyés à la limite du grotesque si vous feriez la même chose en vrai rendent au contraire ici un côté clown effrayant au possible. Le genre de gimmick que j'adore et qui glace le sang. Il ne faut pas oublier bien évidemment l'entité principale démoniaque qui attend patiemment la possibilité pour pouvoir prendre possession du corps du petit Dalton (Ty Simpkins). Elle aussi possède des apparitions bien stressantes et aussi angoissantes comme lors du rêve de Lorraine (Barbara Hershey) la mère de Josh.

Insidious_24

Une menace qui se précise au fil des photos

En fait, après sa chute, Dalton n'est pas dans ce que l'on pourrait appeler médicalement parlant un coma. Son corps est en quelque sorte en attente du retour... de lui-même (vous comprenez hein, je n'ai pas parlé de dédoublement astral pour rien j'espère). Evidemment les médecin ne comprennent pas ce qui se passe réellement et c'est Lorraine qui va révéler des choses sur le passé de son fils Josh et faire appel une nouvelle fois à une femme nommée Elise (Lin Shaye).

Insidious_14C'est à ce moment là où pour souffler un peu, une bonne dose d'humour va faire son apparition en la personne des deux "ghosbusters" de service venant se rendre compte par eux-même avant de faire venir Elise. Heureusement l'humour passe plutôt bien et ne dessert pas le film, bien au contraire. Pari risqué d'amener ces deux lascards mais James Swan s'en sort fort bien avant de nous replonger dans le stress de l'inconnu. Alors Dalton va-t-il réussir à revenir ainsi que son père essayant de le retrouver en ayant aussi utilisé le dédoublement astral ?

Insidious_21La réponse dans vos salles bien évidemment ! Pour ma part j'ai vraiment aimé cet Insidious bien que je me doutais qu'à la fin... vous verrez, je ne peux rien dire. La musique et les effet sonores font merveilleusement bien leur boulot et comme je le disais précédemment, les acteurs sont très bons. Rose Byrne effrayée est plus que convaincante ! Et je suis persuadé que ce film se bonifiera avec le temps dans mon esprit. Maintenant, plus qu'à attendre la sortie blu-ray ainsi que le prochain film de James Wan qui confirme tout le bien que je pense de lui jusqu'à présent. En tout cas, ce même James "Dead Insidious Silence" Wan n'a définitivement pas réglé son problème avec les vieilles.

Plus d'images du film, c'est ici.

23 juin 2011

Je veux que tu mettes ton âme à nue pour moi

Terreur affiche

Réalisation : Anthony DiBlasi
Pays : Royaume-Uni / États-Unis
Année : 2009
Durée : 108 minutes
Imdb : tt1331307

Quaid (Shaun Evans), étudiant en philosophie, se lance avec deux camarades dans la réalisation d’un film pour étayer sa thèse sur les peurs les plus profondes de l’être humain. Ce projet va faire ressurgir chez lui des traumatismes liés à son passé. (Affiche visualisable en cliquant sur le logo).

Dread_4"Bonjour ma p'tite dame, ça va bien ce matin ? Je vous mets quoi aujourd'hui, une petite tranche de Clive Barker ?". C'est qu'il revient à la mode l'ami Clive ! Après Midnight Meat Train déjà chroniqué sur le blog (on clique sur le nom pour voir ça) et Book of Blood que je n'ai pas encore vu, voici arriver Terreur (titre français) réalisé par... le producteur des trois films ! Un certain Anthony DiBlasi. Alors maintenant qu'il est dans votre panier et que vous avez payé, ça donne quoi ce Terreur ma p'tite dame ?

Dread_2Et attention hein ! Avec Jackson Rathbone la star de la saga Twilight quand même ! Oui, c'est noté sur le sticker ma p'tite dame mais il est toujours bon de le rappeller, cela vous évitera de perdre votre temps en essayant de me le ramener comme pour Piranha 2 que vous aviez aussi acheté pour son sticker mentionnant un certain James C. M'en fout que le contenu ne vous plaise pas, ce sont les lois du marketing ma p'tite dame, c'est comme ça que voulez vous... Bon, je peux continuer sur Terreur s'il vous plait ?

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Moi aussi je veux faire peintre bordel !

Ah c'est bon, elle est partie avec le film sous le bras, on va pouvoir continuer tranquille. Je charrie un peu sur Jackson Rathbone mais rien de bien méchant car je dois reconnaître une chose sur le film qui nous intéresse ici, le casting est sympathique. On va faire la connaissance de nos étudiants avec deux filles, Cheryl (Hanne Steen) et Abby (Laura Donnelly). On va avoir droit au triangle amoureux, Abby qui aimerait être avec Stephen (Jackson Rathbone) mais malheureusement celui-ci a le béguin pour Cheryl.

Dread_5Heureusement, l'histoire ne se base pas là-dessus sinon ce serait direction poubelle. En fait, Quaid va proposer à Stephen de faire un film sur les peurs afin que ce même Stephen puisse l'utiliser pour sa thèse. Stephen va demander l'aide de Cheryl qui semble très habile pour le montage et c'est à trois qu'ils vont commencer ce film qui sera sous la forme de plusieurs interviews de divers étudiants. On va comprendre que Quaid, victime d'un traumatisme d'enfance, n'en a rien à faire de la thèse et en attend autre chose, quelque chose de bien plus poussée...

Dread_6Qu'est-ce que je vais bien pouvoir dire au sujet de ce que je pense de ce film... Franchement, c'est pas facile car je pense que c'est trop frais et qu'il a besoin de "vieillir" dans le temps, dans ma mémoire. Je pense sincèrement qu'il se bonifiera avec le temps car malgré ses défauts, c'est quand même un film qui possède des scènes pas piquées des vers (trop fort, vous comprendrez en le voyant). Oui vraiment, va falloir penser à ne pas se restaurer devant sa TV durant la dernière partie du métrage.

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Je m'en fous, c'est pas moi qui lave les draps alors...

Je ne vais pas vous le cacher, ça commençait plutôt mal. Alors oui la présentation des personnages n'est pas inutile et je le répète les acteurs sont bons, pas de problèmes là-dessus. Mais c'est juste que j'ai l'impression que les flashbacks de Quaid ainsi que ses visions cauchemardesques sont là pour sortir le spectateur d'un ennui qui pourrait s'installer. Du bla bla, des personnes qui racontent devant la caméra leurs traumas ridicules. Vous allez voir de ces cas... Quaid sera au moins lucide là-dessus en disant que tout ce qu'ils ont jusqu'à présent c'est de la merde.

Dread_8On se doute que lorque l'un des protagonistes (je ne dis pas qui pour ne pas trop spoiler) vide ses cachetons dans l'évier, ça va déraper sévère à un moment ou un autre. Et en effet, on fini par être récompensé car le film passe la seconde après approximativement cinquante minutes de film. Cela valait-il le coup d'attendre ? Sincèrement oui. "L'expérience" va virer jusqu'au-boutisme et va falloir avoir l'estomac bien accroché, ça va être bien craspec, comme à l'image du morceau de bidoche ci-contre.

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J'espère que si vous veniez à regarder Terreur, vous tiendrez jusqu'à ces fameuses cinquante minutes avant de couper par une possible lassitude. Il serait vraiment dommage de se priver de tout ce qui va suivre après même si ce qui va arriver à Stephen par exemple était plus que prévisible. Glauque, craspec, vous en aurez pour votre argent à ce niveau à part... ah merde, je m'en doutais revoilà la vieille avec Terreur sous le bras. Va falloir lui expliquer pourquoi il n'y a pas Jasper et de love story avec des vampires. Putain de sticker et de marketing à la con...

Plus d'images du film, c'est ici.

15 juin 2011

Sam, it's a fuckin' massacre

Halloween affiche

Réalisation : Rob Zombie
Pays : États-Unis
Année : 2007
Durée : 109 minutes / 121 minutes (unrated version)
Imdb : tt0373883

Un 31 octobre à Haddonfield, Illinois, le soir de la fête des masques de Halloween... La vie du jeune Michael Myers, 10 ans, bascule. Troublé par des pulsions morbides, moqué par ses camarades d'école parce que sa mère est strip-teaseuse, harcelé par son beau-père, tourmenté par les premiers émois sexuels de sa soeur aînée, il revêt un masque en latex et, dans un accès de folie, assassine la moitié de sa famille au couteau de cuisine... Un 31 octobre, 17 ans plus tard. Toujours dissimulé derrière un masque et enfermé dans son mutisme, Michael s'échappe de la prison psychiatrique où il a grandi et recommence à semer des cadavres sur sa route... (Affiche visualisable en cliquant sur le logo).

Halloween

S'attaquer au remake du cultissime Halloween de John Carpenter, fallait oser. Enfin bon, le problème n'est pas réellement là. En effet, des remakes, ça sort à tour de bras pour rarement le meilleur et souvent pour le pire. Démarche bien évidemment commerciale qui vise à se faire du blé sur du "matos" déjà existant et ayant déjà fait ses preuves au box-office. Le problème, c'est que dans la majorité des cas, les studios en charge des remakes expurgent tous les propos pouvant se révéler politiquement incorrect ce qui au final donne des films peut-être divertissant et... et c'est tout. Des films pop-corn où le cerveau peut rester à la maison.

Halloween_2Mais bon, ici on parle de l'emblème du slasher et non d'un remake de They Live par exemple. Il n'empêche, lorsque la nouvelle était tombée, impossible de ne pas se dire : "quel intérêt ?". Oui, la même question que l'on se pose à chaque nouveau remake annoncé en fait. Mais juste derrière, je me dis que quelque part c'est peut-être une solution pour relancer une franchise qui, faut le reconnaître, n'a pas été gâtée niveau qualitatif avec ses multiples suites. A l'exception du second de Rick Rosenthal et du Halloween 20 ans après de Steve Miner, que dire à part... "AU SECOURS !!!" ?

Halloween_4C'est donc à Rob Zombie que l'on a donné ce rôle de punching ball (critiqué par les fans purs et durs du film de Carpenter). Et là, d'un film dont je n'attendais strictement rien, ça s'est transformé très vite en attente non dissimulée ! Facile à comprendre ce changement radical, il suffisait juste d'avoir vu La Maison des 1000 Morts et ensuite The Devil's Reject pour comprendre. Oui, il y a la patte Rob Zombie que l'on apprend à connaître via ses deux premiers films et on n'ose imaginer ce que cela pourrait donner sur Halloween ! Plus qu'à espérer que les frères Weinstein lui foute un minimum la paix...

Halloween_8

Deborah Myers (Sheri Moon Zombie) juste excellente

Et c'est là que beaucoup ont cru que Zombie s'était "couché" devant les deux frères en pouvant mettre la main via internet sur une version Workprint (copie de travail). De là, les potins ont fusé bon train et c'était limite le scandale voulant faire croire que la version ciné c'était limite de la soupe. Puis plus tard, lors de la sortie dvd du film, Rob Zombie en a aussi profité pour mettre son film dans une version Director's Cut mais malheureusement uniquement disponible en zone 1 (ou zone A en blu-ray) sans VF et encore moins avec sous-titres français... Un zone B est paru aussi en Australie mais pareil, rien de français à se mettre sous la dent.

Halloween_7Il est réellement plus que dommageable que TF1 Vidéo n'ait pas jugé bon de nous fournir ce Director's Cut lors de la sortie en dvd du métrage sur notre territoire. Pas besoin de faire de nouveaux doublages pour les scènes rajoutées, des sous-titres auraient amplement suffit. La ménagère de 50 ans ne regarde jamais quoi que ce soit avec des sous-titres alors... Mais bon, on ne va pas réécrire l'histoire. Par chance, et comme je l'ai dit dans un précédent article, j'ai enfin pu voir ce Director's Cut avec des sous-titres français grâce à un petit fichier srt !

Halloween_9Je vais vous donner mon avis personnel, je n'ai jamais été d'accord avec le fait que la version cinéma soit une purge et inintéressante par rapport au workprint. A part une scène où il était compréhensible qu'elle "saute" pour le cinéma (celle du viol), le reste est surtout une question de montage/rythme et n'a rien à voir avec une purge. Et surtout, la fin de la version cinéma est bien meilleure, bien plus haletante que celle du workprint ! D'ailleurs, ce n'est pas pour rien que c'est la même que l'on va retrouver sur le Director's Cut.

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Petite discussion "extérieure" absente de la version cinéma

Vraiment, la version cinéma n'est pas un sous produit, loin de là. Elle permet d'ailleurs de mieux comprendre certaines choses comme cette conversation entre le Dr. Loomis (Malcolm McDowell) et le Sheriff Brackett (Brad Dourif) qui explique comment Laurie (Scout Taylor-Compton) est arrivée chez les Strode. Le workprint n'explique jamais comment Laurie s'est retrouvée dans cette nouvelle famille. Je ne vais pas rentrer dans tous les détails entre version cinéma et workprint, je vais plutôt parler maintenant de ce qui nous intéresse surtout ici : le Director's Cut.

Halloween_12Je dirai pour ma part que ce nouveau montage (le Director's Cut) est un mix entre la version ciné et le workprint. Mais un mix de qualité car il n'en reprend que les meilleures choses (avis perso bien évidemment). Heureusement, il préfère par exemple la mort du petit copain de Lynda (Kristina Klebe) dans la bâtisse et non dans son van (workprint). Et pour ceux qui ne connaissent que la version cinéma, le Director's Cut allonge quelques scènes existantes avec des dialogues et aussi des images en noir & blanc du jeune Michael Myers (Daeg Faerch) lorsque celui-ci est interné au Sanatorium. Des images qui le montre de plus en plus renfermé sur lui-même.

Halloween_11Le plus grand changement, c'est la scène du viol (workprint) qui est reprise et qui est en fait la version alternative de l'évasion de Michael Myers. Glauque au possible, la scène montre deux gardiens violant une nouvelle pensionnaire dans la chambre de Myers. Celui-ci est ailleurs mentalement, ne s'occupant pas de ces "visiteurs" jusqu'à ce que ceux-ci continuent leur acte barbare en utilisant les masques de Michael accrochés aux murs. Cette scène remplace son évasion "ciné" pendant son transfert encadré par des policiers.

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Une dernière cigarette bière ?

Pour terminer complètement avec les changements (je rappelle que ne suis pas exhaustif !), juste un petit dernier assez significatif. Lorsque Michael enfant se retrouve seule avec l'infirmière pendant que le Dr. Loomis raccompagne Deborah Myers (Sheri Moon Zombie), une ligne de dialogue à été rajoutée dans la bouche de l'infirmière lorsqu'elle regarde la photo de Michael avec sa petite soeur qu'il surnomme "Boo", juste avant qu'elle n'ouvre son journal. Et cette ligne est une jolie petite vacherie à l'encontre de Michael ! Petite phrase qui existait aussi dans le workprint.

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Y a pas à dire, ce Director's Cut rend ce Halloween encore plus... Zombiesque ! Plus glauque, plus de personnages "pourris" comme les deux gardiens et l'infirmière, bref un nouveau montage très intéressant qui synthétise au mieux les deux versions qui étaient connues auparavant. La version cinéma n'en devient pas obsolète pour autant car déjà très bonne, mais pouvoir posséder ces deux montages est réellement enrichissant. Après, à chacun de voir selon ses préférences. Alors quoi qu'il arrive, même si vous ne possédez aucun des deux montages, n'hésitez pas à investir dans l'un ou l'autre (Director's Cut si vous n'êtes pas anglophobe) car ce remake est réellement très bon. L'ambiance musicale met bien la pression quand il le faut et Michael Myers adulte est d'une carrure impressionnante qui marque !

Halloween_20Alors oui, le côté Zombie frappe immédiatement avec toutes ces trognes aux cheveux longs, gras... une vulgarité certaine dans les dialogues (on est loin des discussions entre Jamie Lee Curtis et ses copines) mais ce remake prend le parti risqué d'apporter du neuf avec la jeunesse de Michael Myers qui permet d'humaniser le personnage et mettre un visage derrière le masque alors que ce n'est qu'une machine à tuer chez Carpenter. On nous donne aussi des vraies gueules dans des seconds rôles (Ken Foree, Danny Trejo...), un Malcolm McDowell excellent en tant que Dr. Loomis, une fin haletante et sanglante réussie et... Scout Taylor-Compton qui n'est pas encore insupportable comme ce sera le cas sur la suite, aussi chroniquée sur le blog ici mais pas avec autant d'affection (et c'est peu dire !).

Plus d'images du film, c'est ici.

8 juin 2011

From the Director of Avatar & Titanic

Piranha 2 affiche

Réalisation : James Cameron / Ovidio G. Assonitis
Pays : États-Unis / Italie
Année : 1981
Durée : 94 minutes / 84 minutes (director's cut)
Imdb : tt0082910

Aux abords de la station balnéaire du Club Elysium, dans les îles de la Jamaïque, un jeune couple de plongeurs qui s’apprête à faire l’amour dans l’épave d’un navire est soudainement attaqué par un banc de piranhas. Puis lors d'une plongée, un élève de la monitrice Anne Kimbrough (Tricia O' Neil) meurt, devoré par ces mêmes poissons. Quelques heures plus tard, une femme de service travaillant à la morgue est tuée à son tour par un piranha volant sortant du ventre du cadavre de l'élève. Anne décide alors de mener l'enquête. (Affiche cinéma française visualisable en cliquant sur le logo).

Piranha

Alors là, comment je racole grave ! From the Director of Avatar & Titanic, rien que ça ! Pas pu m'empêcher de faire comme le dvd zone 1 et son petit autocollant rajouté sur la jaquette dont se passerait volontier le premier intéressé, c'est à dire James Cameron. Et oui, le passé refait toujours surface un jour ou l'autre et il est certain que pour vendre, certaines personnes ne s'embarrassent pas !

Piranha_2_3Film américano-italien, le parcours de ce Piranha 2 est plus semé d'embûches qu'autre chose. Mais commençons quand même par le tout début, c'est à dire ma première rencontre avec le film. Franchement, l'affiche française est très sympathique et donnait vraiment envie. Le film est sorti au cinéma en France en 1983, j'avais... 12 ans ! L'affiche m'avait tapé dans l'oeil et impossible de résister à cette curiosité de... "tueurs volants !". Qu'est-ce qu'ils ne vont pas tout inventer comme dirait ma grand-mère.

Piranha_2_4Oui, j'avais apprécié ce Piranha 2 à l'époque et malgré mon âge je me souvenait de quelques scènes et de ces Piranhas qui tel Dracula ne rataient pour ainsi dire jamais une gorge et éméttaient le son de chauve-souris lorsqu'ils étaient hors de l'eau ! Bien que ça ne volaient pas bien haut (un comble pour des tueurs volants), je me souvenait d'un film qui ne prenait pas la tête et qui malgré son côté cheap, low-budget, délivrait du nibard (m'en foutait à l'époque) et quelques plans gores sympathiques. Pour bien faire prendre conscience du "low-budget" je ne peux m'empêcher de retranscrire les propos de Jérôme (du site Forgotten Silver) dans son article pour Mad Movies au sujet de ce film : "Le tournage des extérieurs qui a lieu sur lîle Grand Cayman dans les Caraïbes a tout d'une production fauchée. Lance Henricksen achète son uniforme de policier avec ses propres deniers et Cameron fabrique lui même les piranhas volants".

Piranha_2_3

Un des plans certainement tourné par Ovidio G. Assonitis

Je n'ai jamais revu Piranha 2 depuis, même à l'époque du boom de la vidéo. Et c'est hier, oui tout juste hier que j'ai revu le film from the Director of Avatar & Titanic (peux pas m'empêcher, c'est trop bête). Je ne m'étais jamais donné la peine de le rechercher et en plus, il n'est jamais ressorti en dvd ou autre sur notre territoire. Non, la chose qui m'a donné envie de le revoir c'est le fait d'avoir appris qu'il existait un montage appellé Director's Cut, c'est à dire monté par James Cameron.

Piranha_2_2Sincèrement, j'en ai rien à foutre du bonhomme. Je ne l'idôlatre pas et ne me touche pas le kiki à chaque fois que j'entends son nom ou le mot Titanic ou encore Avatar. Non, c'était juste par curiosité et surtout me permettre de me motiver pour retrouver enfin après toutes ces années ces piranhas volants (rien qu'à l'écrire, c'est quand même n'importe nawak). Pas facile mais mes recherches n'ont pas été vaines ! Je me suis donc finalement retrouvé avec deux versions du Director's Cut, une en open matte fullframe et l'autre en 1.85 (format du film en salle). On reviendra un petit peu plus tard sur cette histoire louche de format.

Piranha_2_4Restons donc pour l'instant sur la question du pourquoi d'un Director's Cut de James Cameron. En effet, après le départ précipité d'un premier metteur en scène, la réalisation du projet lui fut confiée, le faisant passer de spécialiste des effets spéciaux, à seul maître à bord d'un film derrière la caméra. Enfin, c'est ce qu'il espérait, car le producteur Ovidio G. Assonitis, doutant de ses capacités, s'appropria rapidement la mise en scène et le montage du film, et l'écarta définitivement du métrage. Ca, c'est ce que l'on peut lire un peu partout. Et à la réponse du pourquoi le nom de James Cameron est resté en tant que réalisateur, je me dois de citer une nouvelle fois un extrait de l'article de Jérôme : "Assonitis, par contrat avec la Warner, le distributeur américain, ne peut retirer James Cameron du générique."

Piranha_2_9

L'Enfer des Zombies de Fulci ?

Mais là où il semble que ce soit encore plus flou, c'est le temps qu'aurait passé Cameron sur le tournage proprement dit. Selon divers sites internet qui reprendraient des propos de James Cameron, cela irait de une à deux semaines maximum ! En vidéo sur You Tube Cameron dit exactement : "Eight days of shooting". Et là... j'avoue ne pas trop y croire à ce délai si ridicule. Ca fait vraiment histoire de dire qu'il n'a presque rien fait et n'y est pour rien au résultat final. Bizarre pour un mec qui s'est quand même donné la peine de remonter le film ! C'est vrai quoi, en juste huit jours de tournage, ce ne peux pas être un Director's Cut mais un nouveau montage d'un film de Ovidio G. Assonitis qui aurait donc logiquement presque tout tourné !

Piranha_2_10C'est pour cela que je serai plus enclin à croire ce que j'ai pu lire ailleurs sur le fait que Lance Henricksen aurait pour sa part tenu des propos stipulant que c'est à la post-production que ça a clashé encore plus sévère entre les deux hommes et qu'il y a eu départ de l'américain. Et que du coup, si ça s'est bien passé comme ça, Ovidio G. Assonitis n'aurait tourné en plus que juste quelques scènes mais que presque la totalité soit de Cameron. C'est d'ailleurs ce à quoi je pense après vision de ce fameux Director's Cut qui n'est pas une légende mais existe bel et bien !

Piranha_2_11Celui-ci est paru en laserdisc uniquement au Japon puis aussi en VHS aux States. Evidemment, c'est épuisé depuis des lustres ! Tellement rare que certains pensent même à une légende, comme celle racontée partout comme quoi James Cameron aurait profité de l'absence du producteur/co-réalisateur Ovidio G. Assonitis pour pénétrer par effraction dans la salle de montage, et y mettre au point sa propre version du film. Mais découvert en flagrant délit, il ne put malheureusement imposer son travail à la production.

Piranha_2_7

Le couple de radins saute sur le Director's Cut

Toujours est-il que j'ai réussi à regarder le montage Cameron et je sais donc maintenant quelles sont les différences. Ne vous attendez pas à des scènes supplémentaires ! De toute façon, je ne pense pas qu'il aurait pu avoir accès à tous le matos après son départ définitif. Il y a surtout deux points qui distinguent les deux versions. Le premier, c'est que le montage de Cameron est un petit peu plus...  court de six minutes et des patates ! Il a viré la majeure partie des scènes/dialogues concernant les vacanciers ainsi que la totalité de la scène où Jai (Carole Davis) et Loretta (Connie Lynn Hadden), toutes les deux topless sur leur bateau se dirigent vers le port (putain James, t'es pas cool là ^^).

Piranha_2_21Ensuite, il y a quelques changements en terme de chronologie, donc des scènes qui se trouvent à d'autres endroits. Le tout censé rendre le déroulement plus "logique". Et enfin, les plans sous l'eau tendent vers le bleu. A titre de comparatif, je vous invite à cliquer sur la première image de l'article (vous n'y avez pas pensé hein ?), vous savez celle où un couple semble bientôt commencer une partie de Scrabble sous l'eau. Vous aurez alors un screenshot de la version de Cameron qui apparaitra et vous pourrez constater par vous même.

Piranha_2_17Dès le début du film, c'est monté différemment, Cameron commence directement sur le générique et après passe directement sous l'eau avec le couple, les premières victimes. La scène se termine avec le plan du radeau pneumatique flottant à côté de la boué indiquant l'épave, plan utilisé dès le début du film chez Ovidio G. Assonitis qui insère des dialogues par dessus, puis montre le couple avant leur plongée et passe toute la scène sous l'eau avant le générique. C'est juste un petit exemple.

Piranha_2_8

Pas de bol la cougar

Juste un dernier petit exemple mais cette fois-ci niveau scènes coupées. Cameron ne montre pas l'attaque que subit le collègue de Steve (Lance Henricksen) au bord de l'eau et encore moins lorsque son corps est tiré vers la mer. Il montre aussi Mme Wilson, dame d'un certain âge, au début du métrage qui ne cache pas son attirance pour la chair fraîche mais Cameron va plus tard couper complètement la scène où celle-ci va essayer, lors de la soirée, de se "faire" l'employé à qui elle parlait au début. Son "rateau" car elle arrivera comme un cheveu sur la soupe (l'employé étant occupé avec une femme bien plus jeune) ne sera pas montré. Il y a aussi ce couple de radins que l'on ne verra qu'au tout début lorsque le patron du club leur demandera si tout se passe bien, mais ensuite le reste de leur conversation est coupée et tout le reste les concernant passera aussi à la trappe.

Piranha_2_18Ces quelques explications sont pour ceux qui connaissent bien le montage ciné facilement trouvable en dvd zone 1 US ou zone 2. Le dvd zone 2 possède bien évidemment une piste française et aussi des sous-titres. Au passage, la jaquette style "Le Silence des Piranhas" m'énerve grave. Mais bordel, utilisez les affiches originales ! Sinon il est au format 1.85:1 et le zone 1 est en 1.33:1 (4/3 quoi). Il faut savoir que le film a été tourné en 1.33:1 et c'est en post-production que des caches ont été ajoutés juste avant son passage ciné pour être en 1.85:1 ! Je vous fourni la preuve en image avec la très jolie Carole Davis (on ne s'en lasse pas et en plus c'est cut chez Cameron).

piranha2_carole_davis

Coucou, tu me mates en open mate fullframe

Piranha_2

Coucou, tu me mates à nouveau mais en 1.85:1

Vous noterez donc une perte d'image non négligeable en haut et en bas. Marrant, ce système de cache me rappelle The Evil Dead qui avait reçu le même traitement mais lui pour une parution dvd permettant d'être fullscreen sur les tv 16/9. Il n'y a pas de mystère, passer du 4/3 à un autre format plus "rectangulaire" donnera toujours de la perte de données. Et pour ma part, je me souviens bien qu'au cinéma, Piranha 2 était en 1.85:1.

Piranha_2_15Pour être franc, ce Piranha 2 fait vraiment partie de mes plaisirs coupables même après l'avoir revu. Ovidio G. Assonitis nous donne en fait une recette sympa qui sera plus poussée avec le récent Piranha 3D : un zest de nudité, un peu d'humour, du gore... le tout pour un low-budget certe, mais généreux et décomplexé (Ah là là, lorsque Steve saute de son hélico et le laisse consciemment s'écraser pour prendre un bateau plus pratique vue la situation...) qui est largement mieux que la tonne de films sortant directement sur le marché de la vidéo avec des effets numériques tout pourris. Oui, ces tueurs volants sont plus italiens qu'américains (effets spéciaux, le côté rip-off à donf des deux Jaws...). Mais Lance Henricksen en calque d'un certain Martin Brody est bon tout comme Tricia O'Neil qui en plus est très jolie.

Piranha_2_22Puis j'aime aussi cette scène vers la fin sur la plage avec tous ces crétins scandant : "Du poisson ! Du poisson !" en avançant lentement vers l'eau et... leur voeux exaucé de fort belle manière. Des bons côtés qui permettent de relativiser d'autres aspects navrants comme par exemple cet humour qui ne fait pas mouche avec cette idiote qui fait semblant de se noyer pour se rapprocher d'un docteur tout aussi à la masse qu'elle (au secours avec une partie du casting !). Un film qu'il faut prendre pour ce qu'il est, c'est à dire un délire à partager avec des potes un soir, bières et pop corn à portée de main, bien plus plaisant que nombre d'autres bouses en séquences CGI plus foireuses les unes que les autres. En attendant, si vous voulez matez la version de James Cameron, cliquez ici pour la version laserdisc et open mate fullframe (attention uniquement en VO !), vous pourrez comparer si vous connaissez la version ciné. Dépêchez-vous, c'est assez rare !

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