Sam, it's a fuckin' massacre
Réalisation : Rob Zombie
Pays : États-Unis
Année : 2007
Durée : 109 minutes / 121 minutes (unrated version)
Imdb : tt0373883
Un 31 octobre à Haddonfield, Illinois, le soir de la fête des masques de Halloween... La vie du jeune Michael Myers, 10 ans, bascule. Troublé par des pulsions morbides, moqué par ses camarades d'école parce que sa mère est strip-teaseuse, harcelé par son beau-père, tourmenté par les premiers émois sexuels de sa soeur aînée, il revêt un masque en latex et, dans un accès de folie, assassine la moitié de sa famille au couteau de cuisine... Un 31 octobre, 17 ans plus tard. Toujours dissimulé derrière un masque et enfermé dans son mutisme, Michael s'échappe de la prison psychiatrique où il a grandi et recommence à semer des cadavres sur sa route... (Affiche visualisable en cliquant sur le logo).
S'attaquer au remake du cultissime Halloween de John Carpenter, fallait oser. Enfin bon, le problème n'est pas réellement là. En effet, des remakes, ça sort à tour de bras pour rarement le meilleur et souvent pour le pire. Démarche bien évidemment commerciale qui vise à se faire du blé sur du "matos" déjà existant et ayant déjà fait ses preuves au box-office. Le problème, c'est que dans la majorité des cas, les studios en charge des remakes expurgent tous les propos pouvant se révéler politiquement incorrect ce qui au final donne des films peut-être divertissant et... et c'est tout. Des films pop-corn où le cerveau peut rester à la maison.
Mais bon, ici on parle de l'emblème du slasher et non d'un remake de They Live par exemple. Il n'empêche, lorsque la nouvelle était tombée, impossible de ne pas se dire : "quel intérêt ?". Oui, la même question que l'on se pose à chaque nouveau remake annoncé en fait. Mais juste derrière, je me dis que quelque part c'est peut-être une solution pour relancer une franchise qui, faut le reconnaître, n'a pas été gâtée niveau qualitatif avec ses multiples suites. A l'exception du second de Rick Rosenthal et du Halloween 20 ans après de Steve Miner, que dire à part... "AU SECOURS !!!" ?
C'est donc à Rob Zombie que l'on a donné ce rôle de punching ball (critiqué par les fans purs et durs du film de Carpenter). Et là, d'un film dont je n'attendais strictement rien, ça s'est transformé très vite en attente non dissimulée ! Facile à comprendre ce changement radical, il suffisait juste d'avoir vu La Maison des 1000 Morts et ensuite The Devil's Reject pour comprendre. Oui, il y a la patte Rob Zombie que l'on apprend à connaître via ses deux premiers films et on n'ose imaginer ce que cela pourrait donner sur Halloween ! Plus qu'à espérer que les frères Weinstein lui foute un minimum la paix...
Deborah Myers (Sheri Moon Zombie) juste excellente
Et c'est là que beaucoup ont cru que Zombie s'était "couché" devant les deux frères en pouvant mettre la main via internet sur une version Workprint (copie de travail). De là, les potins ont fusé bon train et c'était limite le scandale voulant faire croire que la version ciné c'était limite de la soupe. Puis plus tard, lors de la sortie dvd du film, Rob Zombie en a aussi profité pour mettre son film dans une version Director's Cut mais malheureusement uniquement disponible en zone 1 (ou zone A en blu-ray) sans VF et encore moins avec sous-titres français... Un zone B est paru aussi en Australie mais pareil, rien de français à se mettre sous la dent.
Il est réellement plus que dommageable que TF1 Vidéo n'ait pas jugé bon de nous fournir ce Director's Cut lors de la sortie en dvd du métrage sur notre territoire. Pas besoin de faire de nouveaux doublages pour les scènes rajoutées, des sous-titres auraient amplement suffit. La ménagère de 50 ans ne regarde jamais quoi que ce soit avec des sous-titres alors... Mais bon, on ne va pas réécrire l'histoire. Par chance, et comme je l'ai dit dans un précédent article, j'ai enfin pu voir ce Director's Cut avec des sous-titres français grâce à un petit fichier srt !
Je vais vous donner mon avis personnel, je n'ai jamais été d'accord avec le fait que la version cinéma soit une purge et inintéressante par rapport au workprint. A part une scène où il était compréhensible qu'elle "saute" pour le cinéma (celle du viol), le reste est surtout une question de montage/rythme et n'a rien à voir avec une purge. Et surtout, la fin de la version cinéma est bien meilleure, bien plus haletante que celle du workprint ! D'ailleurs, ce n'est pas pour rien que c'est la même que l'on va retrouver sur le Director's Cut.
Petite discussion "extérieure" absente de la version cinéma
Vraiment, la version cinéma n'est pas un sous produit, loin de là. Elle permet d'ailleurs de mieux comprendre certaines choses comme cette conversation entre le Dr. Loomis (Malcolm McDowell) et le Sheriff Brackett (Brad Dourif) qui explique comment Laurie (Scout Taylor-Compton) est arrivée chez les Strode. Le workprint n'explique jamais comment Laurie s'est retrouvée dans cette nouvelle famille. Je ne vais pas rentrer dans tous les détails entre version cinéma et workprint, je vais plutôt parler maintenant de ce qui nous intéresse surtout ici : le Director's Cut.
Je dirai pour ma part que ce nouveau montage (le Director's Cut) est un mix entre la version ciné et le workprint. Mais un mix de qualité car il n'en reprend que les meilleures choses (avis perso bien évidemment). Heureusement, il préfère par exemple la mort du petit copain de Lynda (Kristina Klebe) dans la bâtisse et non dans son van (workprint). Et pour ceux qui ne connaissent que la version cinéma, le Director's Cut allonge quelques scènes existantes avec des dialogues et aussi des images en noir & blanc du jeune Michael Myers (Daeg Faerch) lorsque celui-ci est interné au Sanatorium. Des images qui le montre de plus en plus renfermé sur lui-même.
Le plus grand changement, c'est la scène du viol (workprint) qui est reprise et qui est en fait la version alternative de l'évasion de Michael Myers. Glauque au possible, la scène montre deux gardiens violant une nouvelle pensionnaire dans la chambre de Myers. Celui-ci est ailleurs mentalement, ne s'occupant pas de ces "visiteurs" jusqu'à ce que ceux-ci continuent leur acte barbare en utilisant les masques de Michael accrochés aux murs. Cette scène remplace son évasion "ciné" pendant son transfert encadré par des policiers.
Une dernière cigarette bière ?
Pour terminer complètement avec les changements (je rappelle que ne suis pas exhaustif !), juste un petit dernier assez significatif. Lorsque Michael enfant se retrouve seule avec l'infirmière pendant que le Dr. Loomis raccompagne Deborah Myers (Sheri Moon Zombie), une ligne de dialogue à été rajoutée dans la bouche de l'infirmière lorsqu'elle regarde la photo de Michael avec sa petite soeur qu'il surnomme "Boo", juste avant qu'elle n'ouvre son journal. Et cette ligne est une jolie petite vacherie à l'encontre de Michael ! Petite phrase qui existait aussi dans le workprint.
Y a pas à dire, ce Director's Cut rend ce Halloween encore plus... Zombiesque ! Plus glauque, plus de personnages "pourris" comme les deux gardiens et l'infirmière, bref un nouveau montage très intéressant qui synthétise au mieux les deux versions qui étaient connues auparavant. La version cinéma n'en devient pas obsolète pour autant car déjà très bonne, mais pouvoir posséder ces deux montages est réellement enrichissant. Après, à chacun de voir selon ses préférences. Alors quoi qu'il arrive, même si vous ne possédez aucun des deux montages, n'hésitez pas à investir dans l'un ou l'autre (Director's Cut si vous n'êtes pas anglophobe) car ce remake est réellement très bon. L'ambiance musicale met bien la pression quand il le faut et Michael Myers adulte est d'une carrure impressionnante qui marque !
Alors oui, le côté Zombie frappe immédiatement avec toutes ces trognes aux cheveux longs, gras... une vulgarité certaine dans les dialogues (on est loin des discussions entre Jamie Lee Curtis et ses copines) mais ce remake prend le parti risqué d'apporter du neuf avec la jeunesse de Michael Myers qui permet d'humaniser le personnage et mettre un visage derrière le masque alors que ce n'est qu'une machine à tuer chez Carpenter. On nous donne aussi des vraies gueules dans des seconds rôles (Ken Foree, Danny Trejo...), un Malcolm McDowell excellent en tant que Dr. Loomis, une fin haletante et sanglante réussie et... Scout Taylor-Compton qui n'est pas encore insupportable comme ce sera le cas sur la suite, aussi chroniquée sur le blog ici mais pas avec autant d'affection (et c'est peu dire !).
Plus d'images du film, c'est ici.